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Une robe en capsules de canettes exposée au musée Sainte-Croix, une création assemblée à partir de cent cinquante cravates pour le Festival de la mode responsable (FMR)... Qui se cache derrière ces pièces aussi audacieuses qu’innovantes ? Une créatrice aguerrie, experte en slow fashion ? Une diplômée d’une grande maison de couture parisienne ? Rien de tout cela. Dans sa petite chambre d’étudiante, Clara Schobert, 20 ans, dessine, coupe et coud, animée par sa seule passion. Un espace qui, la plupart du temps, se transforme en véritable atelier. Si la mode occupe une grande partie de l’espace de sa chambre, elle n’occupe pas la majorité de son quotidien : « Je suis étudiante en informatique à l’université de Poitiers. Imaginer une carrière dans la mode est compliqué, c’est un milieu difficile d’accès », confie-t-elle. Pourtant, la jeune femme a mis un pied dedans. Lors du FMR, en octobre 2024 à Poitiers, figuraient aux côtés de ses créations des marques et couturiers de renom : Lacoste, Faguo. C’est lors de ce même événement, en 2023, que la jeune créatrice a fait sensation avec une robe composée de 3 000 capsules de canettes imbriquées les unes dans les autres. « De la recherche de la matière première jusqu’à la validation, j’ai consacré une soixantaine d'heures. De nombreuses personnes se sont intéressées à mon travail en me demandant si je commercialiserai mes robes », admet-elle pudiquement. Fruit d’un travail titanesque, cette pièce a même trouvé sa place au musée Sainte-Croix lors de l’exposition Fashion Weak, une consécration. Son prochain défi ? Créer deux tenues pour habiller quatre chanteurs du chœur de l’association New Rhythm, lors d’un concert prévu le 25 mai à la Maison des étudiants. Mais Clara préfère garder le mystère sur les surprises qu’elle réserve…
La créatrice de la marque Doucine doit sa passion pour la couture à sa grand-mère. Chaque mercredi, enfant, elle s’initiait à la création à ses côtés : tricot, crochet, bricolage… Peu à peu, elle a développé son sens artistique auprès de celle qui, des années plus tard, porte le nom de sa marque. « A son décès, j’ai récupéré ses machines et ses tissus qui provenaient d’Inde, d’Afrique. C’est pendant le confinement que je me suis remise à coudre et, aujourd’hui, je ne m’imagine plus vivre sans », raconte l’étudiante. Avec chaque point de couture, Clara Schobert ne se contente pas de confectionner des vêtements, elle tisse un idéal. Celui d'une mode à la fois vertueuse et innovante, fidèle au savoir que lui a enseigné sa grand-mère, Marie-Danièle Doucine de son nom complet.
Instagram Doucine.
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