Orientation : le débat est ouvert

Une réunion départementale de concertation sur l’orientation s’est tenue la semaine dernière à Jaunay-Marigny avec un objectif : faire remonter des propositions afin d’améliorer le système.

Charlotte Cresson

Le7.info

Un « gâchis collectif. » C’est ainsi qu’un rapport de l’Assemblée nationale avait qualifié le système d’orientation français en juin 2023. Depuis, le constat reste le même : de nombreux élèves seraient mal accompagnés, les enseignants peu formés aux enjeux de l’orientation et les déterminants sociaux occuperaient toujours une place trop importante. Pour remédier à cela, le ministère de l’Education nationale a lancé une concertation nationale. Ce programme, initié en décembre dernier, vise à formuler des propositions concrètes en réunissant les acteurs concernés par cette question à l’échelle nationale et académique autour de trois thématiques : la gouvernance de l’orientation, la valorisation des formations dans l’information sur les métiers et, enfin, l’accompagnement des jeunes dans la construction de leur parcours. En Nouvelle-Aquitaine, douze réunions départementales sont organisées à cet effet. Celle de la Vienne s’est tenue mardi dernier au Lycée pilote international innovant (LP2i), à Jaunay-Marigny, réunissant des acteurs de l’Education nationale, de l’enseignement supérieur, de la Région ou encore des milieux économiques.


Des constats 
et des propositions 
dans la Vienne

L’objectif ? « Enrichir la réflexion nationale pour les élèves et leurs familles », estime Nathalie Alcindor, Dasen(*) de la Vienne. Les points forts et points faibles de l’académie ont ainsi été présentés. La réussite au baccalauréat plus élevée que la moyenne nationale, les 650 formations proposées sur Parcoursup ou encore les 20 lycées et 
90 collèges accompagnés par le dispositif continuum sont de véritables « atouts », selon Laurent Scheithauer, inspecteur de l’Education nationale chargé de l’information et de l’orientation. Parmi les lacunes, une 
« baisse de poursuite d’études pour les élèves des voies professionnelles », « un absentéisme et un décrochage scolaire qui s’amplifie » ou encore une « reproduction des stéréotypes de genres selon les filières ». Réunis autour de trois ateliers, les participants ont pu mettre en commun leurs attentes. « Plusieurs éléments ressortent : la manière de travailler tous ensemble est une bonne façon de faire, le souhait de renforcer les outils officiels et d’accorder une plus grande place à la famille, indique Christophe Grosjean, directeur de l’orientation pour la Région. Certains pensent aussi que, dans ce contexte d’injonction à avoir un projet très vite, il faudrait que les élèves puissent essayer des choses avant de s’engager. » Ces propositions feront partie d’un rapport de dix pages remis à l’académie le 28 février prochain « avant de remonter à Paris ». Toutes ces questions seront également abordées lors du salon des professionnels de l’orientation SoPro les 12 et 13 novembre à La Rochelle. Une certitude pour Christophe Grojean : « On ne va pas laisser ça dans les placards. »


(*)Directrice académique des services de l’Education nationale.

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