Bridget comme au bon vieux temps

Elle est de retour ! Dans Bridget Jones : folle de lui, Michael Morris orchestre les retrouvailles des spectateurs avec la plus célèbre des célibataires londoniennes du cinéma. Avec nostalgie et humour.

Elle n’a pas changé, Bridget, toujours aussi « bordélique, romantique et irrésistiblement attirée par [lui] ». Du moins c’est ce que se plaît à dire Daniel Cleaver, son ancien patron et amant, incorrigible séducteur incarné par le séduisant Hugh Grant. Lui non plus n’a pas changé. Comme le reste de la bande d’ailleurs, Jude, Tom, Sharon… Ils ont vieilli bien sûr, mais ils sont tous au rendez-vous de ce quatrième volet des aventures de Bridget Jones : folle de lui, inspirées du roman d’Helen Fielding paru en 2013. Seuls manquent à l’appel son père et Mark Darcy, son grand amour, père de ses deux enfants Billy et Mabel. On retrouve donc Bridget, toujours incarnée par la pétillante Renée Zellweger, veuve et mère, la cinquantaine, se complaisant dans un éternel pyjama, s’aventurant rarement hors de sa cuisine mais capable de faire flamber une casserole de spaghettis. Bridget, quoi ! Celle qui collectionne les situations cocasses ou gênantes, souvent les deux, et les balaie d’un sourire forcé. Celle dont la petite voix off trahit les pensées secrètes, tendres, acides, drôles, excessives. Celle encore qui conserve dans son placard une énorme culotte gainante. Souvenirs, souvenirs… Reprenant le flambeau de Sharon Maguire et Beeban Kidron, le réalisateur Michael Morris cultive avec délectation la nostalgie et irrigue les dialogues et les images d’innombrables références. De quoi ravir ceux qui connaissent Bridget depuis 2001. De quoi aussi faire oublier les baisses de rythme de ce nouvel opus qui alterne gentiment entre légèreté et gravité. Il y a des petits nouveaux bien sûr, comme Roxster, ou Scott, et derrière l’humour des réflexions plus sérieuses sur l’amour -un incontournable-, le deuil, l’âge ou l’amitié. Mais le véritable charme du film réside incontestablement dans les retrouvailles distrayantes avec le monde farfelu de cette chère Bridget.

Comédie/romance, de Michael Morris, avec Renée Zellweger, Chiwetel Ejiofor, Leo Woodall (2h04).