Veille de rentrée au séminaire

Cette année, en France, 850 hommes s’apprêtent à faire leur rentrée au séminaire. Benoît Roland Gosselin et Cyril Baricault font partie de ceux qui aspirent à devenir prêtres. Les deux Picto-Charentais estiment qu’ils sont des étudiants… presque comme les autres.

Florie Doublet

Le7.info

Derniers jours de vacances pour Benoît Roland Gosselin et Cyril Baricault. Le 9 septembre, les deux jeunes hommes reprendront le chemin… du séminaire d’Orléans(*). Le Poitevin et le Deux-Sévrien entameront respectivement leurs quatrième et deuxième années de formation. La peur de l’inconnu s’est donc totalement envolée. « Lorsqu’on découvre le séminaire, on est toujours un peu inquiet. On sait seulement qu’on se prépare à devenir prêtre, mais pas beaucoup plus », expliquent-ils.

Benoît se souvient qu’il redoutait particulièrement la vie en communauté. A Orléans, quarante et un séminaristes partagent le même quotidien. Les cours, les repas, les moments de prière… Rares sont les instants de solitude. « Ce n’est pas toujours facile, de petites tensions peuvent parfois apparaître », révèle-t-il. Heureusement, un accompagnateur spirituel se rend disponible pour « écouter » et « guider » les élèves. « Grâce à lui, nous avançons dans notre cheminement personnel, explique Cyril. Nous le rencontrons tous les quinze jours et discutons de sujets divers, comme les études, mais aussi de nos éventuels soucis ou incertitudes. »

Le doute est permis

Contrairement aux idées reçues, le doute est permis, voire encouragé par les pères supérieurs. « Avant d’entrer au séminaire, il faut se poser les bonnes questions, assure Cyril. Est-ce que je me sens prêt à renoncer à la vie de couple ? Est-ce que je suis capable de m’abandonner à Dieu et d’opérer une césure avec ma vie d’avant, sans pour autant la renier ? »

Des interrogations dont ne s’embarrassent pas la plupart des jeunes de leur âge (26 et 28 ans). « Nous sommes des étudiants « pas comme autres » », sourit Benoît. Ses camarades et lui se passent volontiers des « soirées du jeudi soir », pourtant très appréciées dans la plupart des campus. « Finalement, ce n’est pas un mal. J’ai passé une année à la fac et la consommation d’alcool était abusive. J’ai toujours trouvé ça minable de voir tous ces gens complètement saouls », explique-t-il.

Même les vacances ne ressemblent pas à celles d’un étudiant lambda. Benoît et Cyril ont mis à profit leurs congés pour effectuer un voyage à Lourdes. L’un a encadré un groupe de jeunes et l’autre des malades. De retour à Poitiers, les deux camarades s’apprêtent à acheter leurs dernières fournitures. Sur la liste des indispensables : quelques feuilles, des stylos et la Bible, bien évidemment.

(*) Le séminaire de Poitiers a fermé ses portes en 2012 à cause du manque d’effectifs.

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