A qui profite le tourisme ?

Selon les chiffres avancés par la Mairie, la fréquentation est en hausse cette année dans le centre-ville de Poitiers. Une tendance confirmée par les commerçants, hôteliers et restaurateurs. Mais qui ne rime pas forcément avec regain d’activité. Décryptage.

Marc-Antoine Lainé

Le7.info

Les Poitevins partis, bienvenue aux touristes ! Depuis le début du mois de juillet, visiteurs nationaux et étrangers ont investi les rues du centreville, en nombre si l’on en croit les chiffres présentés par la Mairie. « Sur le seul mois de juillet, 13 326 personnes, dont un quart d’étrangers, ont été accueillies à l’Office de tourisme, se félicite Patricia Persico, adjointe au maire en charge du Commerce, de l’Animation et du Tourisme. C’est 17% de plus que l’an passé. Ces chiffres montrent bien que Poitiers gagne en attractivité. »

« Pas pour faire les boutiques »

Dans les rues piétonnes, commerçants, restaurateurs et hôteliers s’accordent à dire « qu’il y a plus de monde que l’an passé », grâce notamment à une bonne météo et aux moyens déployés par la Ville pour doper son image. « Nous avons mis en avant le patrimoine historique de Poitiers, à travers une large campagne d’affichage dans le métro parisien, pour faire de la ville une vraie destination et non plus un lieu de passage, reprend l’adjointe. Nous avons également installé des panneaux « Bienvenue à Poitiers », en plusieurs langues, aux abords de la cité, et développé notre visibilité sur le net et les réseaux sociaux. »

La plupart des hôtels tournent à plein régime, les terrasses des cafés et restaurants sont bondées… Mais le touriste dépense de manière aléatoire dans les boutiques. « Ils passent, regardent la vitrine, entrent parfois, mais n’achètent que rarement », entend-on du côté de la rue Gambetta. « Même avec les soldes et nos fins de série, nous peinons à faire du chiffre », ajoute un vendeur de textiles de la rue du Chaudron d’Or. « L’arrivée des touristes dans la ville se fait désormais par la rue Carnot et son parking, ce qui réduit la fréquentation au nord du Plateau », soutient quant à lui Claude Lafond, ancien président de Poitiers Le Centre.

Futuroscope, le guide

Peu attirée par le shopping, la clientèle touristique privilégie, selon Patricia Persico, « l’unique, l’artisanat d’art et la nourriture ». « Je suis venue passer trois jours à Poitiers pour visiter, pas pour faire les boutiques, raconte Alice Barra, une Italienne en vadrouille sur les rives du Clain. Je m’accorde une centaine d’euros pour les musées, une journée au Futuroscope et éventuellement quelques souvenirs. »

Comme la jeune Napolitaine, beaucoup de touristes ont opté pour une découverte du patrimoine, à pied, en vélo ou sur l’une des rosalies électriques de la société Fun4You. « Nous sommes satisfaits de cette première saison, précise Jérôme Lacroix, le gérant. Nos rosalies ont rencontré un franc succès auprès des familles, désireuses de faire le tour de la ville rapidement. »

Les visites guidées thématiques de l’Office de tourisme ont séduit 15% de personnes de plus qu’en 2014 sur la même période, tandis que le musée Sainte-Croix affichait une fréquentation en hausse de 28,69%. Les grottes de la Norée, récemment rouvertes, ont, quant à elles, séduit plus de 900 personnes au mois de juillet.

Des chiffres que Patricia Persico justifie notamment par une « meilleure synergie entre Poitiers et le Futuroscope », qui a, lui aussi, connu un mois de juillet exceptionnel, avec 240 000 visiteurs, et une hausse de plus de 20% de son chiffre d’affaires par rapport à 2014.
 

La région aussi affiche ses bons résultats

Dans sa dernière note de tendances, l’observatoire régional du Tourisme se fait l’écho d’une « fréquentation à la hauteur des espérances », entre le 14 juillet et le 15 août ». Dans la continuité du début de saison, assure-t-il, les résultats régionaux sur la période estivale semblent correspondre aux attentes des prestataires : 80% d’entre eux estiment l’activité supérieure ou comparable à celle de l’année dernière. Météo parfois capricieuse (orage) mais globalement clémente, actions promotionnelles, fidélisation de la clientèle et départs soutenus en vacances ont largement favorisé les flux touristiques sur la haute saison.

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