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Le menu de Sébastien Boireau
Chef du restaurant gastronomique Papilles, à Poitiers, Sébastien Boireau vous propose un repas de fête réussi pour tous les porte-monnaie.
Alain Claeys a longuement pris la parole pour présenter le projet de la majorité : « La solution que nous proposons n’est pas une solution par défaut. Il s’agit d’une décision qui rentre dans notre logique du développement de la capitale régionale. La sauvegarde du patrimoine est l’une de mes préoccupations essentielles ! Nous appliquerons à la lettre les préconisations de l’architecte des Bâtiments de France. Le lieu et le cadre du théâtre se prêtent à l’accueil d’une salle d’arts plastiques. Ensuite, je pense qu’il faut densifier l’activité commerciale dans le centre-ville pour amener du flux. Alors patrimoine, culture, commerce : est-ce un bon mariage ? Je dis oui. »
Le maire a balayé d’un revers de la main les propositions des membres du groupe Europe Ecologie les Verts. L’élu refuse catégoriquement de créer une maison des associations au sein de l’ex-théâtre. « La culture ne doit pas être concentrée dans le centre-ville. Les quartiers doivent pouvoir bénéficier des mêmes atouts culturels et éducatifs que le plateau. »
Peu de voix se sont élevées dans la salle. Claude Lafond, président des agents économiques de la ville, a félicité le maire pour sa décision « d’accroître le flux dans le centre-ville ».
Christiane Fraysse (porte-parole Europe Ecologie les verts) a, elle, regretté que les Poitevins n’aient pas été directement concertés : « Les habitants peuvent aussi avoir des idées. Nous regrettons que le théâtre tombe dans le domaine privé. » Une déclaration coupée par le maire, qui a rappelé que ce projet avait été voté en commission, le lunid 4, par tous les élus.
Maryse Debourdes (Pour une alternative à gauche) a pris le micro et a exprimé avec vigueur son opinion : « Ce soir, il ne s’agit pas d’une concertation, la décision est déjà prise. Toute autre proposition n'est pas prise en compte. C’est assez insupportable comme concertation. Ce bâtiment doit rester aux Poitevins ! On n’a pas besoin de commerces, de toute façon, les gens n’ont plus de pouvoir d’achat pour dépenser. Ça va comme ça ! On veut un centre-ville qui soit un lieu de vie. Il ne faut pas vendre ce théâtre, ça serait une bêtise. »
Applaudissements dans la salle. « Maryse, il faut que vous preniez ma place, a lancé le maire. Vous ne souhaitez pas d’impôts, la gratuité dans les transports, dans les cantines et toujours plus d’investissements publics. Ça, je l’avoue, je ne sais pas faire. Vous avez une chance de me battre sur ce terrain. »
Les Poitevins, finalement, se sont peu exprimés. « Que voulez-vous que les gens puissent dire sur ce projet. Il est d’ores et déjà ficelé !, a remarqué l’un des membres du conseil de quartier de Poitiers ouest. Moi, j’ai une proposition à vous faire, qui demande un peu de courage politique. Pourquoi ne pas organiser un week-end de débat dans le théâtre, de façon à ce que les idées fusent et que vous et vos adjoints les écoutiez ? Ça, ce serait de la démocratie ! »
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