Les internes défendent les compléments d'honoraires

Les jeunes internes de la région Poitou-Charentes se sont réunis cet après-midi devant la Caisse primaire d'assurance maladie. Ils s'inquiètent notamment des propositions de loi du gouvernement visant les dépassements d'honoraires.

Florie Doublet

Le7.info

« Médecins pigeons, patients dindons ! » scandait, cet après-midi, la petite centaine d'internes installés devant la Caisse primaire d'assurance maladie. Les manifestants ont tenté de faire entendre leur voix le jour de l'ultime séance des négociations conventionnelles sur la limitation des dépassements d'honoraires.
Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, souhaite plafonner ces « compléments » de revenus. Une option qui inquiète fortement les grévistes. « Evidemment, nous condamnons les abus de certains médecins, affirme Baptiste Pinel, président du syndicat des internes en médecine de Poitiers. Mais il ne s'agit là que d'une infime minorité. Si nous pratiquons des compléments d'honoraires, c'est parce que les tarifs de base de la sécurité sociale -dits opposables- sont largement inférieurs au coût réel de l'acte.»
Les jeunes internes demandent donc une revalorisation de ces tarifs en fonction de l'inflation. A titre d'exemple, en trente ans, le prix d'une prothèse de hanche a augmenté de 46 % « seulement », alors que celui d'une... baguette de pain a, lui, triplé.
Benoit Pîchard, président des internes de Niort, insiste sur les « dangers des mesures coercitives » visant à lutter contre les déserts médicaux. « On voudrait nous obliger à exercer pendant au moins cinq ans dans notre région d'internat. Mais moi, je n'ai pas forcément envie de rester en Poitou-Charentes !  »
Symboliquement, les blouses blanches ont dressé, devant la CPAM, le cercueil de la « médecine libérale , en état de mort cérébrale ».




 

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