Diabète, cet inconnu

Le diabète tient salon aux Arènes samedi. Dans la Vienne, douze mille personnes sont touchées par cette maladie. Et souffrent en silence.

Nicolas Boursier

Le7.info

 

 « Sur le seul trajet de Lyon à Poitiers, j’étais capable de boire jusqu’à trois litres de coca-cola. » Depuis seize ans, Jean-Claude Babin combat ses souffrances intérieures à coup d’anecdotes savoureuses et d’entrain communicatif. Pendant des années, le sucre fut sa drogue. Il est devenu son boulet. Mais l’homme reste droit dans ses bottes. Conscient que le mal qui le ronge n’a cure des lamentations.

Comme 70 000 autres personnes en Poitou-Charentes, M. Babin vit le diabète au quotidien. Et lutte en silence. Son insulino-dépendance est un compagnon de route dont il a fini par s’accommoder. Aujourd’hui, il l’explique, le cerne, le démystifie, au gré des multiples permanences que l’association qu’il préside, l’association Française des diabétiques 86, organise. «Parler de la maladie, c’est déjà la combattre », assure-t-il sans ciller.

Quatre fois la norme

Le week-end prochain, Jean-Claude Babin sera aux commandes du salon régional du diabète et de la nutrition, qui dépose ses valises au Arènes de Poitiers. Entouré de grands spécialistes, il y rappellera les risques engendrés par les boulimies sucrées, la malnutrition, l’obésité, l’inactivité et le stress. Il y distinguera les diabètes de type 2, traités par comprimés, et de type 1, gérés par injection d’insulines. Il y parlera aussi du diabète de grossesse, du diabète des personnes âgées et du diabète dit « périphérique »  et de cet affaiblissement du pancréas potentiellement induit par une intervention chirurgicale lourde. Il y éveillera enfin les consciences sur la nécessité de se soigner avec précaution et rigueur et sur ces spectres qui rodent : accidents cardio-vasculaires, cécité, « agonie » des extrémités, gangrènes…

Au sommet de son addiction, Jean-Claude affichait 5g80 de sucre au compteur. « La norme à ne pas dépasser est de 1g40 ». Le plâtrier retraité a retenu la leçon. Et sait désormais gérer son corps. Ce sera pour la vie. 

 

Retrouvez, en rubrique "santé", le témoignage de Monique, diabétique, qui a refusé de se faire amputer.

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