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Fatima Aït Bounoua, jeune femme d’origine poitevine dynamique et passionnée, vient de réussir une incursion remarquée dans le monde de la littérature, en publiant son premier livre “La Honte”. Une de ses nouvelles “Arracher la langue”, a même reçu le Prix cité des mots. De quoi entrevoir une carrière d’écrivain.
C’est à Poitiers que tout a commencé pour Fatima Aït Bounoua, fille de parents marocains, lycéenne au Bois d’Amour pendant trois ans. A force de travail et d’abnégation, d’abord en hypokhâgne et khâgne à Camille-Guérin, puis lors de ses études universitaires en lettres modernes, Fatima Aït Bounoua, décroche son CAPES, l’indispensable passeport pour l’enseignement. Après un premier poste dans sa région, direction la banlieue parisienne. Un choix qu’elle assume et revendique avec fierté. “Je trouve important d’aller où on a le plus besoin de vous”, confie celle qui se plaît à transmettre son amour de la littérature à un public a priori difficile. La littérature, justement, nous y voilà.
Trouver son propre chemin
Dès sa plus tendre enfance, Fatima Aït Bounoua, aujourd’hui âgée de 29 ans, se jette sur les classiques de la littérature française qu’elle dévore à satiété. “Pour moi, les grands écrivains sont d’abord de grands lecteurs”, explique cette boulimique de lecture qui avoue n’être venue que tardivement à l’écriture. Par pudeur et par souci de perfectionnisme. “Jeune, je n’écrivais pas, ou alors de petites choses sans prétention. Je ne me suis mise véritablement à écrire qu’après ma maîtrise de lettres. J’avais trop d’admiration pour les écrivains. Pour moi, chaque mot compte. J’avais des choses à dire, mais d’autres les avaient dites et écrites avant moi. En mieux. Il fallait donc que je trouve
mon propre chemin dans la littérature.”
La rencontre avec, l’auteur Annie Ernaux (La Place, La Femme gelée, l’Evènement, Une Femme…) sera déterminante et accélérera son “passage à l’acte”. “C’est en réalisant mon mémoire de maîtrise sur l’un de ses livres, « La Place » (NDLR, prix Renaudot en 1984), que j’ai enfin compris que ma voix avait aussi droit de cité dans la littérature.”
Reine de la dissection
Plus rien n’arrêtera Fatima Aït Bounoua qui se jette alors dans l’écriture avec la même force qu’elle avait mise à dévorer Guy De Maupassant, Milan Kundera ou Louis Calaferte, ses auteurs favoris. “Des écrivains qui ont une vraie personnalité”, se justifie celle qui honnit le consensus et le politiquement correct. Désormais, décomplexée et bien décidée à vivre de sa plume, Fatima Aït Bounoua cuisine les mots avec délectation. Elle met tous ses sens en éveil pour saisir ce qui se passe autour d’elle. Elle note tout sur un petit calepin qui ne la quitte jamais. Un travail méticuleux, indispensable pour coller au plus près de la réalité et s’imprégner de l’atmosphère qui baigne ses histoires courtes mais denses. “J’aime disséquer les êtres humains”, insiste la jeune femme qui se définit comme “une plume tout terrain”, en recherche permanente de simplicité afin de toucher tous les milieux.
“Arracher la langue”, une nouvelle de “La Honte”, le premier recueil de nouvelles qu’elle a publié en septembre aux éditions Edilivre, a reçu le Prix de la cité des mots. A l’heure de la reconnaissance, Fatima Aït Bounoua n’a désormais qu’un seul but : vivre de sa plume et rester fidèle au chemin qu’elle s’est tracé.
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jeudi 21 novembre