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La remontada poitevine
Très mal embarqué au début du quatrième quart-temps, le PB86 a retourné la situation face à Vichy (78-76) grâce à un Luka Rupnik de gala. A confirmer vendredi face à Denain.
« On dit aux familles qu’on les muscle psychologiquement pour que le fardeau de la maladie soit moins lourd à porter. » Le Dr Nathalie Guillard-Bouhet joint le geste à la parole. Sur un paperboard, figure toujours le dessin « réalisé par la première infirmière à avoir coanimé le programme avec moi ». Quinze ans ont passé mais la psychiatre du Centre de réhabilitation et d'activités thérapeutiques intersectoriel de la Vienne (Creativ) du CH Laborit reste persuadée des bienfaits de Profamille, un dispositif sur mesure pour les familles ayant un proche qui souffre de schizophrénie.
Né au Canada dans les années 90, le dispositif permet aux parents, frères, sœurs ou amis de mieux vivre au quotidien avec la pathologie. « On nous apporte des connaissances sur la maladie, les traitements, les parcours de soins, mais on nous apprend aussi des techniques de communication, à poser des limites, reconnaître nos besoins, nous protéger, formuler des attentes réalistes. Le travail sur les émotions est essentiel parce qu’on souffre beaucoup de culpabilité », commente Nathalie Wiss. La mère de famille parle d’expérience. Elle a suivi le programme en 2013, submergée par les effets de la maladie de son fils, 19 ans à l’époque. Malgré les traitements. « De parent souffrant, je suis devenue parent aidant ! », abonde la co-animatrice de Profamille.
Ce mardi 4 mars, elle accueille ainsi les quatorze personnes appelées à suivre le même cheminement qu’elle, dans les locaux de Créativ, à Saint-Benoît. Le 26e groupe de proches -trois cents depuis quinze ans- souvent en très grande souffrance. Les voilà embarqués pour deux ans de formation, avec d’abord quatorze séances hebdomadaires, suivies de séances d’approfondissement à 3, 6 mois, un an et deux ans. Avec des résultats spectaculaires. « Il a été prouvé scientifiquement que le programme divisait par deux le taux de rechute des malades, le risque de réhospitalisation et des symptômes dépressifs des proches », avance Elise Bouquet-Prouteau, infirmière-coordinatrice du programme.
Eric Juglot déjeune désormais une fois par semaine avec Julien. Impensable il y a encore quelques années. « Et il me téléphone entre cinq et six fois aussi ! ». Après « trois ans sans nouvelles » et une vie d’errance qui a conduit le trentenaire jusqu’au Maroc, où le diagnostic de schizophrénie a été posé, la relation père-fils est refondée. Le Poitevin a suivi Profamille à partir de septembre 2023, aiguillé par l’Unafam. « Je n’y arrivais pas, c’était devenu une nécessité. Je suis ressorti de là très différent. J’en demandais trop à Julien, le jour où j’ai changé ça, tout a changé. » Il est essentiel de rappeler que la schizophrénie touche 1% de la population mondiale.
Contact : 05 49 38 00 19
- profamille86@gmail.com.
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