Dans les coulisses de l’infirmerie du PB86

Blessures et maladies font partie intégrante du quotidien d’une équipe professionnelle. Dans le secteur médical, le Poitiers Basket 86
est de mieux en mieux organisé, avec le médecin Cédric Touquet comme référent.

Arnault Varanne

Le7.info

Ils sont des maillons essentiels de la chaîne de la performance. On les aperçoit sur le banc du PB86 les soirs de matchs à domicile, et même à l’extérieur où un kiné effectue 80% des déplacements. Autour du médecin référent Cédric Touquet gravitent trois kinésithérapeutes (Léa Darpeix, Naïma Rault, Paul Monin) et un ostéopathe (Didier Bennetot). « Sans compter les prestataires extérieurs ponctuels, dentiste, cardiologue, podologue, orthoptiste », ajoute le Dr Touquet(*).

Le « doc » du Creps de Poitiers et de l’équipe FDJ-Suez passe de son côté « une fois par semaine à la salle... » sauf en cas d’urgence. Autant dire qu’avec les blessures d’Ilane Fibleuil, victime d’une grosse entorse de la cheville à l’entraînement, et d’Aurèle Brena-Chemille, d’une lésion aux ischio-jambiers face à Caen, il ne chôme pas. « La première étape est de poser le bon diagnostic pour établir une durée d’indisponibilité et la transmettre au staff technique. Les process ne sont pas les mêmes si l’absence est de dix jours ou de plus de quatre semaines. Je suis autonome en échographie mais il faut mobiliser une IRM très vite. » 


« Beaucoup de 
communication »

Du diagnostic aux soins, il n’y a qu’un pas que le staff médical franchit « toujours en lien avec le préparateur physique, le coach et ses assistants ». Et dans ce registre, la confiance s’avère un élément essentiel. « Avec Cédric, on a la même vision de comment travailler, remarque Andy Thornton-Jones. Avec des sportifs de haut niveau, on ne prend jamais de risques démesurés, on ne joue pas avec leur santé. L’idée n’est pas de mettre en péril leur carrière. » Dans le cas des deux joyaux poitevins, la patience est de rigueur. Après la phase de rééducation, viendra le temps de la réathlétisation -« Alexandre (Schultz) apporte un vrai plus »-, puis de la reprise de la compétition. « Avec beaucoup de communication entre tout le monde, jusqu’aux parents et aux agents pour que le message sur la nature de la blessure soit clair »,
 commente le Dr Touquet.


« Ce n’est pas une science exacte »

Au-delà des blessures et la nécessaire récupération, le risque de maladie existe, comme ce fut le cas fin décembre-début janvier avec Jonathan Jeanne, victime d’une vilaine grippe. Le staff médical avait préconisé 15 minutes de temps de jeu face à Chartres, il en aura juste passé quatre de plus sur le parquet. Le staff médical n’est pas cantonné au « palliatif ». En amont, la prévention joue un rôle majeur, sur l’alimentation et le sommeil notamment. « On fait un maximum de suivi des joueurs, mais ce n’est pas une science exacte. Les blessures ne s’expliquent pas toujours », relativise Andy Thorton-Jones. « Notre rôle est d'éviter les blessures micro-traumatiques, de surcharge sportive. Nous nous nous concentrons sur ce que nous pouvons contrôler ! »,
conclut le médecin des équipes de France de basket jeunes. 


(*)Sa collègue du Creps, Manon Soleihac, est référente du centre de formation, qui bénéficie aussi d’un kinésithérapeute.
 

Les proches accompagnés
Si la santé des athlètes est essentielle, celle de leurs proches l’est tout autant. Depuis deux ans, le PB86 fait appel à un médecin généraliste, Frédéric Liège, « qui fait le suivi de grossesse, pédiatrique des enfants... » « Parfois, les joueurs viennent un an et sont nomades médicalement, avec des difficultés à trouver des rendez-vous pour leurs proches. C’est un vrai plus pour eux, ils le disent », insiste le Dr Touquet, à l’initiative de ce partenariat.

 

 

DR Sly Sly Sport

À lire aussi ...