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« Il faut être malade pour s’en prendre à un professionnel de santé. » Le slogan de la campagne nationale de sensibilisation sur les violences faites au personnel soignant est volontairement provocant. Lancée par le ministère de la Santé fin 2023, cette campagne alerte également avec un chiffre : « Chaque jour, 65 professionnels de santé sont victimes d’agressions physiques ou verbales. » Dans la Vienne, le CHU de Poitiers n’est pas épargné. « Environ 400 cas de violences ont été recensés en deux ans grâce aux fiches de signalement internes d’événements indésirables », indique Aurélie Lanquetot, psychologue du travail. Alors, pour donner des clés aux professionnels et apaiser les conditions de travail, l’établissement propose depuis 2023 une formation d’environ deux jours intitulée « Gestion patient et agressivité ». « Quinze sessions ont déjà eu lieu depuis le lancement. Ces formations vont surtout servir à faire de la prévention, à repérer les risques de violences », indique Clément Mallet-Guy, directeur adjoint des ressources humaines de l’établissement. Certains secteurs se démarquent avec davantage de cas de violences. « On constate un nombre de signalements plus élevé aux urgences, en neurologie et en gériatrie. En 2023, les fiches montrent que c’est dans ce dernier service que les incidents arrivent le plus », poursuit la psychologue du travail.
En gériatrie ? Cela peut intriguer. Mais la professionnelle insiste sur la distinction à faire entre deux types de violences. « Certaines agressions viennent des patients ou des accompagnateurs, comme ce peut être le cas aux urgences, mais d’autres peuvent être liées à des pathologies et sont alors involontaires. » Agressions verbales, griffures, coups de poings, de pieds, cris, intimidations ou menaces... Les violences sont diverses et multifactorielles. « Il est très important d’en parler en équipe et d’identifier les facteurs de risques. » Afin de répondre aux besoins, « cette formation est dispensée par des professionnels tels que des psychologues cliniciennes spécialisées en gestion de crise et de stress », indique Brigitte Germain, responsable formation. Sa mise en place ainsi que l’élaboration de fiches de signalement internes d’événements indésirables ont déjà permis de réaliser de nets progrès en débloquant une prise de conscience. « Il n’y a pas forcément plus de violences aujourd’hui mais on en parle davantage. J’ai été infirmière et il y a quelques décennies on se faisait agresser tous les jours mais ça ne nous venait pas à l’idée de nous plaindre, confie Sylvie Le Rouge, directrice adjointe en charge des soins. Aujourd’hui, nous faisons en sorte que les personnes déclarent, c’est une belle évolution. » Désormais « l’objectif est d’avoir le plus de personnes formées » mais les professionnels sont lucides : « imaginer pouvoir former 100% du personnel n’est pas réaliste ».
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