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Le menu de Sébastien Boireau
Chef du restaurant gastronomique Papilles, à Poitiers, Sébastien Boireau vous propose un repas de fête réussi pour tous les porte-monnaie.
Deux tiers des Ephad sont en déficit en France. Dans quelle situation se trouvent ceux de la Vienne ?
« Nous faisons le même constat. Nous sommes sur les mêmes chiffres qu’au niveau national. Les structures sont dans le rouge « bien mûr ». En 2023, sept établissements ont bénéficié de fonds de l’Etat et 46% des directeurs d’Ehpad ont changé au cours de ces deux dernières années. L’Agence régionale de santé, la Direction départementale des finances publiques (DDFIP) et le Conseil départemental sont très attentifs à la situation critique de nos établissements. »
Quelles sont les raisons de cette crise financière ? Le modèle financier des Ehpad est-il à revoir ?
« L’effet inflation n’est pas la seule cause. La pandémie n’est pas si loin, la communication négative n’y est pas étrangère ainsi que le recours à l’intérim qui a un coût et a fait exploser les budgets. Le système est à bout de souffle. L’équation tarifaire est obsolète, les charges sociales ont augmenté de 6% alors que le nombre de personnes âgées atteindra son pic en 2030. »
Il y a deux ans, le journaliste Victor Castanet levait le voile sur certaines structures maltraitantes. Ces difficultés financières ont-elles des répercussions sur les résidents ?
« Je tiens à être ferme sur cette question : il n’y a aucun retentissement sur les bénéficiaires. Nous n’avons pas de maltraitance dans les Ehpad de la Vienne. Les contrôles renforcés permettent d’y veiller. Ce que nous notons néanmoins, c’est une hausse des « événements indésirables graves » comme des évasions, des chaudières défectueuses ou des soucis d’ordre alimentaire, des cas de salmonelle par exemple. Il y a un excellent taux de remplissage dans les structures de la Vienne. Les coûts sont avantageux puisque le tarif moyen journalier y est de 73,44€ contre 79,29€ au niveau national. Les gens viennent des départements limitrophes et même de région parisienne. On y est bien, il y a du bon travail de fait. »
Quelles solutions pourraient répondre à ces difficultés ?
« On a trouvé un levier il y a un an. Pour parvenir à générer des recettes, l’idée est d’adapter le tarif au montant de la retraite. C’était une volonté forte du Conseil départemental de la Vienne. Mais nous sommes unanimes, il nous faut des décrets en lien avec les besoins. On nous promet une loi « Grand âge » depuis des années pour revoir le système mais nous l’attendons toujours. »
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