Petit, Charly Cineau regardait les courses automobiles dans les gradins aux côtés de son père. Aujourd’hui, le pilote c’est lui. Mais la route a été sinueuse. Contrairement à de nombreux habitués des circuits, le Poitevin de 35 ans n’est pas passé par « la case karting » et a dû patienter un peu. Résolument atypique, il n’a pas immédiatement conduit de puissants bolides, leur préférant les voitures anciennes. « Dès que j’ai eu mon permis à 18 ans, j’ai commencé à rouler… avec une Coccinelle. Je n’étais déjà pas comme les autres », s’amuse le trentenaire. Le permis a été synonyme de passeport vers la liberté. « A partir de ce moment-là, j’ai pu commencer à aller sur des circuits seul. » Lors de ses débuts, il n’a pas été question de course mais de roulage. Charly a piloté une Austin Mini, une autre vieille voiture, puis « des modèles de plus en plus performants » sur des circuits lors de Trackdays organisés notamment au Vigeant. Il a décidé de prendre un virage il y a deux ans en créant son propre team : Sanfrain. Le but ? « Être acteur sur un championnat de France, mais dans un premier temps comme coach et mécanicien. J’aime beaucoup ces aspects. C’est le pilotage au sens large. »
Cette année, c’est bien en tant que pilote que Charly Cineau arpente les circuits avec le team Sanfrain. « Toute l’expérience acquise au cours de ces dernières années m’a permis d’en arriver là », indique le Poitevin. Son bolide -450kg, 140 chevaux et 230km/h en vitesse de pointe- est un monoplace de Formule Ford Zetec, qu’il bichonne avec des pièces d’occasion ou britanniques. Son parcours est « un enchaînement de rencontres, de possibilités ». « Cela va au-delà de conduire des voitures. L’aspect humain est très important. On croise énormément de monde, on se fait des amis, du réseau. Sans eux, je n’aurais pas pu en faire un quart. » Charly Cineau et le team Sanfrain sont désormais épaulés par près de vingt sponsors de la région. Le pilote est actuellement 3e du classement du championnat de France de Formule Ford Zetec, dont la prochaine course se tiendra samedi à Albi. Il sera également présent les 5 et 6 octobre sur le circuit du Val de Vienne. Depuis plus de dix ans, il participe aussi à Sport et collection, « l’événement immanquable de l’année ». Aujourd’hui, à l’instar de son père, le pilote partage sa passion avec son fils de 1 an, Billy, « déjà à fond ». La voiture familiale ? Une Ford Escort de 1979 bien sûr.
DR PI-R
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