Hier
Dimanche 30 juin 2024. Dimanche 7 juillet 2024. Jeudi 20 mars 2025. Vendredi
20 mars 2026. Samedi 20 mars 2027. Dimanche 20 mars 2028. Invitée cette année à partager librement un regard avec vous dans Le 7, je m’étais assignée dans le précipité des jours à retenir une date, un lieu, un événement réjouissant. Mon ultime contribution allait se construire sur Un court instant de temps, exposition orchestrée par Antoine Réguillon, réunissant 26 artistes pour fêter les 40 ans de l’école d’arts plastiques-centre d’art contemporain-artothèque de Châtellerault. Face à la forêt Nabi d’Eva Aurich, neuf de mes photographies intitulées Hanamimosa. Une célébration de l’éphémère beauté des mimosas en fleurs. Un voyage en extase dans la couleur. Rencontre solaire en plein hiver. Une plongée dans le vivant -épiderme contre épiderme-, greffant flore à battements de cœur. « La beauté est de plus en plus subversive », m’avait écrit Raoul Vaneigem. Mais le présent vient de redérailler.
A l’heure où je vous écris ce dimanche 16 juin 2024, nous sommes des millions de démocrates universalistes écologistes égalitaristes sidérés par l’échelle XI du séisme électoral européen et les effets de la première réplique présidentielle du dimanche 9 juin. Nous sommes ces mêmes milliards d’Homo sapiens sur la planète en résistance face à la dégradation des politiques publiques, la xénophobie, l’autoritarisme, les guerres qui indifféremment emplissent hôpitaux, charniers, cimetières, livres d’Histoire et multiplient les commémorations qui se répètent en vain de massacre humain en massacre humain. Nous sommes des millions à lutter contre la spoliation et la prédation du jardin planétaire. Le pronostic vital de l’humanité est engagé. Les chercheurs du Giec et les militants-jardiniers d’une écologie salvatrice le prouvent depuis 1992. Il y a cinquante ans, le 16 avril 1974, René Dumont, candidat aux Présidentielles, prédisait à la télévision : « Nous allons bientôt manquer de l’eau et c’est pourquoi je bois devant vous un verre d’eau précieuse parce que, avant la fin du siècle, si nous continuons un tel débordement, elle manquera. »
Elle manque. Elle est source d’affrontements. En 2002, au IVe Sommet de la Terre de Johannesburg les gouvernants constataient que « notre maison brûle et nous regardons
ailleurs ». Déréglée par « Lefricourien »(*), les gouvernances continuent de la regarder brûler. Entendons le philosophe-marcheur Vladimir Jankélévitch et appliquons son « Principe du Printemps : substituer à la nuit la lumière ». « Le vent se lève, c’est maintenant ou jamais »,
« Ne manquez pas votre unique matinée de printemps. »
(*)Tribune de Gilles Clément,
24 avril 2024.
CV express
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