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Le Bonsaï club Sakurai, le seul du genre dans la Vienne, organise ce week-end l’exposition annuelle de bonsaïs de la région Sud-Ouest. Son secrétaire Pierre Bréchon ne compte plus les heures passées depuis plus de trente ans au chevet de ses arbres miniatures.
Le bonsaï, une culture de la patience ? Un euphémisme. Dans son jardin des alentours de Poitiers, Pierre Bréchon en choie une soixantaine, dont certains depuis… trente ans ! « On commence par de petites boutures et puis… » Et puis on se retrouve à courir les expositions, à tenter l’aventure de l’arbre miniature sur toutes sortes d’essences, à explorer de nouvelles techniques, à confectionner ses propres tablettes à bonsaï puis à le faire pour d’autres, jusqu’à les commercialiser. Pour ses petits arbres, l’actuel secrétaire du Bonsaï club Sakurai, le seul du genre dans la Vienne(*), a même lâché ses autres passions, la pêche et l’aquariophilie. « Potentiellement, tout arbre peut être « bonsaïfié », glisse le passionné. Comme on ne peut pas planter tous les arbres qu’on voudrait dans le jardin, avoir des bonsaïs est une manière d’amener la nature à la maison. » Néanmoins, toutes les essences ne se prêtent pas avec la même complaisance au jeu de la miniaturisation. Sur le sujet, Pierre Bréchon n’hésite pas à moucharder gentiment « le saule et le bouleau, qui tous les ans abandonnent une branche ou deux ». Ou encore « les marronniers ou les châtaigniers, qui font de très grandes feuilles, vite disproportionnées et difficiles à réduire, au contraire par exemple des figuiers ». Résultat : « On met certains arbres de côté car trop ingrats ou compliqués. »
L’art du temps long
L’art du bonsaï, originaire de Chine et largement développé au Japon, est très codifié, même s’« il a aujourd’hui tendance à s’européaniser avec des formes plus libres ». Les styles sont différents selon que le tronc soit droit, tordu, en cascade ou encore « battu par le vent », selon la hauteur de l’arbre -de 7,5cm à 1,20m- aussi. Tout l’art du jardinier est, à travers la taille et la ligature, de l’amener vers une certaine esthétique. L’attention est quotidienne. « Il faut avoir la patience de le cultiver entre quinze et vingt ans avant d’avoir un arbre bien établi. Personnellement, je peux facilement y passer deux heures par jour », avoue Pierre Bréchon qui, lorsqu’il doit s’absenter, ne confie pas ses petits protégés à n’importe qui. Le week-end prochain, il en présentera deux lors de l’exposition de la région Sud-Ouest organisée à Bonneuil-Matours par le Bonsaï club Sakurai, sous l’égide de la Fédération française : un jeune pin d’une dizaine d’années et un orme champêtre qu’il bichonne depuis trente ans. « Lorsque l’on a emménagé ici, des haies avaient été arrachées et j’avais récupéré quelques pieds d’ormes… » Le plant devenu bonsaï sera exposé avec une quarantaine d’autres dans les règles de l’art, sur une tablette en bois et accompagné d’une « petite "plante d’accent » rappelant la saison dans laquelle on est ou le biotope dans lequel vit l’arbre ».
Exposition de bonsaï de la région Sud-Ouest, samedi de 10h à 18h et dimanche de 9h à 17h, salle festive de Bonneuil-Matours. Entrée libre.
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