Regard sur… la Marseillaise
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Ma question est simple, pouvons-nous et devons-nous continuer à chanter la Marseillaise et son refrain, tel qu’aujourd’hui, lors d’évènements sportifs ou dans les écoles par exemple ? A chaque fois que j’entends, sur un terrain de sport, ces terribles vers du premier couplet :

« ... Ils viennent jusque dans vos bras Égorger vos fils, 
vos compagnes ! »

Non ! Nos adversaires ne viennent que pour gagner à un jeu ! Ou alors, des bambins, chanter dans la cour d’une école, la fin du refrain :
 

« ... Qu’un sang impur 
Abreuve nos sillons ! »

Là, j’éprouve un profond malaise ! Sont-ce là les valeurs que nous voulons leur transmettre, leur inculquer ? N’oublions pas que les paroles ou les chants incitant à la haine, à la violence et à la discrimination, pour quelque motif que ce soit, dans les enceintes publiques, sont bannis et punis par la loi. Le fossé entre les lieux évoqués ci-dessus, leurs valeurs fondamentales et les paroles guerrières, meurtrières de notre hymne national, chantées lors de ces occasions, me laisse vraiment perplexe et m’invite à penser que nous avons là deux poids, deux mesures et une totale antinomie. 


Loin de moi l’idée de remettre en cause notre hymne national pour ce qu’il est, un chant entraînant de résistance, de combat, d’unité et de liberté. Je ne suis pas un Bisounours, du moins tant qu’il existera quelques dictateurs assoiffés de pouvoir et de sang sur notre pauvre planète, comme l’actualité nous en apporte chaque jour la preuve.

Que pouvons-nous faire ? Notre hymne national, inscrit dans la constitution, s’avère-t-il si difficile, sinon impossible à compléter, à modifier ? Doit-on baisser les bras ? Je suis persuadé que des solutions existent, si la volonté est là. Pourquoi ne pas compléter notre hymne par un couplet incitant, par exemple, à se dépasser dans la paix et le respect des autres et modifier la dernière reprise du refrain ? Une autre solution, simple à mettre en œuvre, consiste à chanter le dernier couplet du chant original, dit celui des enfants, que je vous livre ci-dessous :

« Nous entrerons dans 
la carrière
Quand nos aînés 
n’y seront plus,
Nous y trouverons 
leur poussière,
Et la trace de leurs vertus, (bis)
Bien moins jaloux 
de leur survivre,
Que de partager leur cercueil,
Nous aurons le sublime orgueil, De les venger 
ou de les suivre. »

Notre hymne fut écrit en 1792, à une époque maintenant lointaine, dans un monde fort différent, avec d’autres modes de pensées. Il est peut-être temps d’agir, de réagir, le débat est ouvert. 

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