Sale temps pour le secteur social et médico-social dans la Vienne. Après l’Adsea 86 (Le 7 n°645), victime d’une baisse de la subvention allouée par le Département, c’est au tour de l’association Larnay-Sagesse d’alerter ses financeurs, Agence régionale de santé (30%) et... Département (70%) au sujet de ses problématiques financières. Sur un budget annuel d’environ 11,5M€, le déficit a atteint 364 000€ en 2022 et 554 000€ l’année dernière. Larnay-Sagesse a la particularité d’accueillir une centaine de personnes handicapées dans son Etablissement d’hébergement de personnes handicapées sensorielles âgées dépendantes (Ehphsad) et ses foyers de vie, dont l’un est médicalisé(*). « En face, nous employons une centaine de salariés, avec aujourd’hui 13 postes non pourvus, abonde Gil François, président de l’association Larnay-Sagesse. C’est l’une des sources de nos difficultés car le recours à l’intérim coûte très cher. »
Au-delà des problématiques de ressources humaines, Larnay-Sagesse subit comme les autres l’inflation (alimentation, énergie...) ou la revalorisation des salaires qui ont grevé ses ressources depuis deux ans. « La hausse est de l’ordre de 20% sur l’alimentation par exemple », soupire Olivier Besseron, directeur de l’association. Or, les subsides publics n’ont pas suivi dans les mêmes proportions. D’où la situation extrêmement tendue, même si l’Agence régionale de santé et le Conseil départemental ont versé l’an dernier respectivement 100 000€ et 92 889€, « des crédits non reconductibles ». Et comme les trois établissements n’ont plus de réserves financières, la situation se tend. Gil François n’hésite plus à parler d’« institution en péril », sachant que l’éducation des jeunes sourds-aveugles a démarré sur le site de Biard il y a près de deux siècles.
Dépourvue de réserves, Larnay-Sagesse multiplie les appels à projet pour « financer des actions à destination directe des personnes accueillies ». Ainsi l’association a-t-elle reçu près de 90 000€ de subsides pour réhabiliter le rez-de-chaussée de la Maison des Marronniers. A court terme, l’objectif consiste à créer un tiers-lieu adossé à l’Ehphsad et faire entrer la culture et le sport dans l’établissement. En revanche, la rénovation du troisième étage du bâtiment, « vétuste », attendra faute d’argent. « Nous sommes en gestion de crise permanente », reconnaît Olivier Besseron. « C’est une question de choix politiques », embraie Gil François. La conseillère départementale du secteur Aline Fontaine, le maire de Biard Gilles Morisseau ou encore le député Sacha Houlié ont été alertés de la situation. Mais l’association gestionnaire attend désormais des nouvelles de son principal financeur : le Département.
(*)Larnay-Sagesse héberge aussi dans ses locaux l’Equipe relais handicap rare Nouvelle-Aquitaine, en partenariat avec l’Apsa.
À lire aussi ...
Hier
Les influenceurs inondent les réseaux sociaux de publications sur des lieux touristiques, destinations de vacances ou encore hébergements insolites. Avec des résultats parfois aléatoires. L’office de tourisme de Grand Poitiers leur préfère... la presse.
Hier
Ward Hamoush. 22 ans. Réfugié syrien en France depuis 2016. En attente de la nationalité française. Ancien étudiant poitevin en musicologie. Donne des cours en Vendée. A raconté son parcours d’exil sur la scène du dernier TEDx Poitiers, l’autre samedi. Signe particulier : modèle d’intégration.
