Le 29 avril dernier, les éducateurs de prévention spécialisée de l’Adsea 86 se sont mobilisés devant l’hôtel du Département dans l’optique d’interpeller les élus, réunis en commission permanente.
Ils dénoncent une baisse de subvention
de 250 000€.
Ils sont inquiets mais surtout en colère. Depuis le vote du budget départemental le
29 mars dernier, les éducateurs de prévention spécialisée, plus communément appelés « éducateurs de rue », sont à cran (*). Et pour cause, la subvention de la collectivité qui leur est dédiée va être amputée de 250 000€. Une baisse considérable et incompréhensible selon les éducateurs de rue de l’Association départementale de sauvegarde de l’enfance à l’adulte (Adsea 86). « Il est difficile de comprendre que le Département baisse autant notre subvention quand il consacre 180 000€ à la flamme olympique », s’insurge Xavier Farys, secrétaire adjoint de Sud santé sociaux 86. Le 29 avril dernier, soit un mois après le vote du budget, une centaine de personnes se sont réunies devant l’hôtel du département. Parmi elles, des syndicalistes, des éducateurs de rues mais aussi des familles. « Dans un contexte de hausse de la violence, cette baisse de budget risque d’avoir un impact direct sur elles. » Cette diminution de moyens se traduit par la suppression de plusieurs postes. « Nous parlons de cinq postes en moins », précise Nelly Rat, éducatrice de rue aux Couronneries : trois à Poitiers et deux à Châtellerault. « Cela concerne trois quartiers sur neuf dans lesquels nous ne pourrons plus intervenir. Cela représente environ 400 enfants et familles qui ne seront plus accompagnés. »
A Poitiers, Bellejouanne et les Trois-Cités sont concernés. A Châtellerault, il pourrait s’agir de Châteauneuf mais cela reste à confirmer.
Une « responsabilité budgétaire »
Un petit groupe a pu assister à la commission permanente. Marie-Laure Noël, secrétaire départementale Sud santé sociaux, et Nelly Rat, éducatrice, ont pris la parole. Leur message a été relayé par certains élus comme Anthony Brottier. De son côté, le président du Département, Alain Pichon, a insisté sur l’importance du budget de 2024 consacré aux solidarités.
« Près de 300M€ sont destinés à la protection de l’enfance, à la création de crèches, au soutien des familles en difficulté… Cela n’a jamais été aussi élevé. » L’élu a assuré qu’il n’y a pas de « non définitif » à la demande des syndicats mais a néanmoins rappelé la notion de « responsabilité budgétaire ».
Rose-Marie Bertaud a insisté sur la présence de la Protection maternelle et infantile, des crèches et maisons des solidarités, complémentaires du travail des éducateurs de rue. Se voulant rassurante, la vice-présidente en charge de l’Action sociale a également ajouté « [qu’]aucun travailleur social ne sera contraint de partir, ou alors ce sera volontaire. » Une information
« mensongère » selon les syndicats présents. Ces derniers espèrent une modification du budget lors de la commission rectificative du 20 juin.
(*)Une pétition de soutien mise en ligne sur change.org a déjà recueilli plus de
3 500 signatures.