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Le fabricant de volants Autoliv-IsoDelta s’apprête à supprimer 178 postes sur son site de Chiré-en-Montreuil. Le plan social a été entériné, reste l’amertume des futurs ex-salariés et un avenir à trouver au site de 13 hectares.
Olivier Boisson a 52 ans et bientôt trente ans de boîte chez IsoDelta. « Je suis officiellement entré en juin 1994 et j’en partirai le 30 avril 2024 », glisse-t-il. Avant d’ajouter : « Nous étions 1 000 à mon arrivée et on est monté à 1 400. » Depuis cette époque dorée, deux plans sociaux (2015 et 2019) ont acté le lent et inexorable déclin du site de Chiré-en-Montreuil, spécialiste de la fabrication de volants. Le troisième va supprimer 178 des 248 salariés que compte encore le groupe dans la Vienne(*), à partir d’avril et jusqu’au printemps 2026. Le couperet est tombé fin octobre 2023, « en raison d’un niveau de production de véhicules légers nettement inférieur dans l'Europe post-pandémique » et d’« un déficit structurel de compétitivité ». Olivier sourit à l’évocation du fameux communiqué d’Autoliv. « C’est un groupe qui gagne beaucoup d’argent... »
Un accord trouvé
Reste qu’il n’est plus temps de discuter de la légitimité du plan social. Direction et syndicat (CFDT) ont entériné un accord le 9 février dernier. Lequel prévoit plusieurs cas de figure : un reclassement dans l’une des trois usines françaises du groupe, la pré-retraite rémunérée pendant cinq ans sur la base de 80% de la rémunération brute, le congé de reclassement de 12 à 24 mois pour les formations qualifiantes avec 75% de la rémunération brute, avec en parallèle l’obtention des primes légales et supralégales (3 500€ par année d’ancienneté). Les salariés qui refuseront l’accompagnement du cabinet LHH pourront percevoir 12 000€ supplémentaires. Olivier, lui, ne sait pas encore ce qu’il va choisir. « Dans ma tête, je me voyais finir ma carrière ici... Mais je vais devoir retrouver un emploi ailleurs », avance le futur ex-technicien de production.
Un site à requalifier
Au-delà de la situation des salariés, la fermeture probable d’Autoliv-IsoDelta étant actée à l’horizon 2026, se pose la question de l’avenir des 13ha du site de Chiré-en-Montreuil. « Pour nous, c'est une situation très difficile, reconnaît Ibrahim Bichara, maire de la commune. Nous ne pouvons pas intervenir sur le plan social et il est compliqué de se dire qu’un grand nombre de salariés vont se retrouver sans rien. » S’agissant du foncier, Chiré-en-Montreuil a racheté l’année dernière un premier bâtiment de 1 400m2, pour 140 000€. Le maire présentera en avril à son conseil municipal les pistes d’activités qui pourraient y voir le jour dans les années à venir. En attendant, Ibrahim Bichara « subit la situation comme [ses] prédécesseurs ». Selon la responsable des ressources humaines, « une majorité des salariés actuels de l’usine vivent à Poitiers ou en périphérie ». « Et tout le monde continue de travailler comme si de rien n’était », conclut Olivier, un brin résigné.
(*)Les 70 salariés non concernés par le plan social ont reçu l’assurance de pouvoir continuer à travailler dans le bassin d’emploi de Poitiers.
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