Une famille pour les aînés

Plus chaleureux et moins onéreux que la maison de retraite, le dispositif des familles d’accueil pour seniors se développe en France. Les accueillants pointent cependant du doigt certaines problématiques.

Charlotte Cresson

Le7.info

Si l’existence de familles d’accueil pour les enfants et adolescents est désormais bien ancrée, le dispositif destiné à la prise en charge des seniors est, lui, bien moins connu. Pourtant dans la Vienne, près de 
170 familles vivent au quotidien auprès des personnes âgées qui leur ont été confiées. Encadré par le Département, l’accueil familial est destiné à offrir un environnement chaleureux, plus intime et moins onéreux qu’une maison de retraite avec un coût moyen de 800€ et la possibilité de prétendre à l’allocation personnalisée d’autonomie. Pour pouvoir bénéficier de ce dispositif, les personnes accueillies doivent être âgées de plus de 60 ans et ne pas avoir de lien de parenté avec l’accueillant. Ce dernier, lui, doit avoir obtenu un agrément auprès du Département, qui l’autorise à prendre en charge jusqu’à trois personnes âgées et/ou handicapées. A Buxerolles, Carol, elle, a obtenu son agrément personnes âgées et handicapées en 2015. Dans sa maison, qui a accueilli jusqu’à trois pensionnaires, elle a dû réaliser quelques aménagements, à ses frais. « Chaque personne doit avoir sa propre chambre avec son mobilier et pouvoir profiter des espaces communs. Pour plus de commodité, j’ai également dû installer une rampe car beaucoup ont des difficultés pour se déplacer. Une personne du Conseil départemental est ensuite venue pour valider le logement et vérifier que tout était conforme. »


Des noms similaires mais…

Issue du secteur de l’aide à la personne, Carol a, dans un premier temps, décidé de s’occuper de personnes handicapées et âgées, au sein d’une Maison d’accueil familial. Cette structure regroupe une famille d’accueil et ses pensionnaires dans un logement avec partie privative pour l’accueillant, une pièce de vie commune et des chambres individuelles. Puis elle a ouvert les portes de sa propre maison et s’est lancée à temps complet dans le métier d’accueillante qu’elle considère comme « un don de soi ». Malheureusement, aujourd’hui, la salle commune de Carol est vide. La Buxerolloise arrête son activité et pointe du doigt ce qu’il reste à améliorer. « C’est vraiment différent des familles d’accueil pour enfants. Ces dernières sont rémunérées par le Département alors que nous sommes des auto-entrepreneuses », déplore-t-elle. Directement payés par les familles, les accueillants pour seniors exercent un métier précaire. « On commence à pouvoir en vivre à partir de trois personnes et nous devons les trouver nous-mêmes. Lorsque l’une d’elle s’en va, il nous reste juste assez pour payer les charges. Et 
nous n’avons pas le droit au chômage. » A l’instar de leurs collègues, les familles d’accueil pour seniors se réunissent dans des groupes de parole et bénéficient de formations. Seulement, ces dernières sont trop peu nombreuses, ce qui oblige les professionnels à « se former sur le tas, selon le profil ». Le dispositif reste donc à améliorer du point de vue des professionnels mais reste une alternative originale et chaleureuse à la traditionnelle maison de retraite.

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