Les maisons de quartier à bout de souffle

Ebranlées par l’inflation, les maisons de quartier de la Vienne se mobilisent ce mercredi avec un objectif commun : 
obtenir un soutien financier pérenne.

Charlotte Cresson

Le7.info

L’inquiétude est grande chez les 1 190 salariés et les 
2 000 bénévoles des 
22 centres sociaux de la Vienne. L’argent manque cruellement dans ces structures qui accompagnent les plus précaires. « Nous sommes dans une situation qui s’est structurellement dégradée au fil des années », déplore Claude Barrault, directeur de Cap Sud, à Poitiers. Frappées de plein fouet par l’inflation, les équipes doivent faire face à une hausse des coûts dans un contexte de crise sociale qui s’aggrave. 


Davantage sollicitées

« Aujourd’hui, 15% de la population vit sous le seuil de pauvreté. Nous sommes confrontés à de plus en plus de demandes en ayant de moins en moins de moyens d’y faire face », explique Claude Barrault. Cette crise sociale soulève de nouvelles problématiques comme la multiplication des familles monoparentales, les problèmes liés à la santé ou encore à la mobilité. « Toutes ces difficultés convergent vers les centres sociaux ». 
« A Cap Sud, l’épicerie solidaire fait face à une augmentation de la demande de 70% alors que la quantité des produits donnés a baissé de 25% », alerte le directeur de Cap Sud. 


Un impact concret 
sur les bénéficiaires

Au Local, l’augmentation du prix du gaz, de l’alimentation ou encore du carburant impacte grandement les animations proposées. « Une sortie qui nous coûtait 600€ en coûte 
1 000 désormais », se désole le directeur Thierry Nelet. Sans plus de moyens, ce sont des impacts concrets qui attendent les 22% d’habitants de la Vienne bénéficiaires des structures, tels que des horaires d’ouverture restreints ou encore la réduction de la capacité d’accueil d’enfants. « Certains centres envisagent des licenciements », 
confie même Béatrice Fuster-Kleiss, présidente du Local. 


Subventionnés par la Caisse d’allocations familiales (Caf) et la Ville, les établissements se sentent soutenus par leurs partenaires locaux. Néanmoins, pour répondre aux difficultés financières et notamment à une hausse des charges de 6 à 16%, selon les centres, la Fédération des centres sociaux de France sollicite le gouvernement. 
« Ce qui est demandé, c’est le déblocage d’un fonds d’urgence de 65M€, puis la création d’un espace de dialogue pour revisiter le modèle économique des structures de façon pérenne », explique Béatrice Fuster-Kleiss. « On appelle à la co-responsabilité », ajoute la bénévole.


Ce mercredi, les 1 500 centres sociaux français ont prévu de faire entendre leur voix. Dans la Vienne, les 22 structures sont attendues à Poitiers, devant la mairie entre 17h et 19h. Un objectif : préserver « le plus grand réseau social de France ».

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