Hier
Fermée depuis cinq ans pour cause de travaux d’ampleur, la bibliothèque universitaire installée depuis 1971 dans le bâtiment A2 du campus de Poitiers a rouvert ses portes fin novembre. Et elle est méconnaissable !
Ne l’appelez plus « BU ». Après une mue de cinq ans, le bâtiment A2 du campus universitaire de Poitiers a rouvert le 28 novembre sous le nom de « La Ruche ». L’allusion à sa façade bardée d’alvéoles en béton est claire. Cette originalité a d’ailleurs valu à Jean Monge, également architecte du musée Sainte-Croix, le prix de l’Equerre d’argent en… 1973 ! Plus de cinquante ans donc que la bibliothèque universitaire de Lettres et Langues trône au milieu du campus. Elle commençait logiquement à connaître les affres de son âge. « Elle était de moins en moins adaptée, au niveau thermique, en termes d’infiltrations… Et puis le lieu ne correspondait plus aux attentes étudiantes : connexion Internet, travail en groupe… », note Myriam Marcil, la directrice du réseau des bibliothèque de l’université. Désormais, fini le vaste hall sombre et austère qui n’incitait guère à explorer l’étage ! Derrière les portes d’entrée, d’imposants gradins en bois clair montent vers un mur d’eau et ouvrent vers des espaces tout aussi lumineux. Ils donnent le ton de l’ensemble de la rénovation dessinée par Pierre Pinheiro, de Créa’ture Architectes. Réalisée pour un coût de 16,5M€ (hors mobilier), elle reprend en partie les axes d’aménagement de la « mini-ruche », sorte de version bêta installée dès 2016 dans la salle de lecture de droit, à partir d’une enquête réalisée en 2013 auprès des usagers.
8 000m2 de surface utile
« L’ancien bâtiment était une épave thermique », assure Anthony Mesrine, le conducteur d’opérations de ce chantier de taille (8 000m2 de surface utile). C’était avant. Aujourd’hui, la Ruche est dotée de double vitrage, sa salle de Lettres est recouverte de 570m2 de panneaux photovoltaïques (118kWc). Un bassin d’orage lui permet d’être déconnectée du réseau des eaux pluviales de la ville. Et, tout aussi essentiel, ses usagers ont le choix entre plusieurs espaces de lecture, trente-quatre salles de travail en groupe, deux numérilabs, un espace cafétéria avec terrasse pour les beaux jours… Même les « collections remarquables »
sont visibles derrière une grande baie vitrée, avec en arrière-plan le magasin et ses quelque 13km linéaires de livres en tous genres.
« Auparavant, les collections remarquables étaient stockées dans un espace sous les toits, ce qui rendait compliquée la gestion des aléas climatiques et de l’hygrométrie », rappelle la responsable Anne-Sophie Traineau-Durozoy.
Avant-Covid, la fréquentation du bâtiment A2 oscillait entre
200 000 et 300 000 entrées par an, mais de « nouveaux » étudiants semblent déjà vouloir prendre leurs habitudes à la Ruche, qui peut accueillir jusqu’à 1 130 visiteurs (hors personnel), contre 846 auparavant.
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