Les agences subissent la crise immobilière en ce début d’année. Certains professionnels du département témoignent d’une activité et d’un chiffre d’affaires en baisse.
Après les années fastes post-Covid, les agences immobilières tirent la sonnette d’alarme. Selon le cabinet spécialisé Altares, 887 agences ont été placées en redressement ou en liquidation judiciaire en 2023 dans l’Hexagone, contre 413 en 2022 et 290 en 2021. Soit une augmentation de 116%. Il s’agit du niveau le plus élevé depuis 2009, année record, avec
1 244 agences immobilières « défaillantes ». Une situation qui a de quoi inquiéter les professionnels.
Une activité en crise
Mandataire pour le réseau IAD France, Sophie Charles confirme la mauvaise posture du secteur : « Tout le monde ressent la baisse d’activité. Pour ma part, je n’ai plus d’appels ou de ventes depuis un mois. » La faute aux « difficultés de financement » pour les particuliers : baisse du budget, augmentation des taux d’intérêt, inflation… Conséquence, les transactions immobilières sont en chute libre. De l’ordre de 22% en 2023 par rapport à 2022, d’après la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim).
« Les agences ouvertes depuis cinq ans n’ont connu que des marchés faciles. Aujourd’hui, elles ont du mal avec cette nouvelle conjoncture et beaucoup d’entre elles doivent fermer. On remarque également la disparition d’un certain nombre d’indépendants », rapporte Benjamin de Tugny, président de la Fnaim 86-79-17. Sans pouvoir indiquer des chiffres précis autour du nombre de fermetures d’agences dans la Vienne.
Quelles perspectives d’avenir ?
En attendant des jours meilleurs, les professionnels du secteur doivent faire le dos rond.
« Il va falloir s’accrocher pendant six mois, estime Sophie Charles. Je reste optimiste, nous devons persévérer. »
Pour Benjamin de Tugny, également dirigeant de l’agence Pierre à Châtellerault, « les agences qui exercent plusieurs métiers ont des rendements qui leur permettent de survivre. Et de par leur expérience, elles sont plus solides ».
Certains professionnels espèrent une reprise économique dès le second semestre 2024. Pourtant, elle pourrait ne pas être suffisante pour inverser la tendance actuelle du marché immobilier. Les agences risquent de devoir patienter.