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Le menu de Sébastien Boireau
Chef du restaurant gastronomique Papilles, à Poitiers, Sébastien Boireau vous propose un repas de fête réussi pour tous les porte-monnaie.
En recul ces dernières années en raison de la crise du Covid, le nombre des interruptions volontaires de grossesse (IVG) a atteint 234 000 en 2022, soit une hausse de 17 000 par rapport à 2021 (+8%). Dans une étude publiée en septembre dernier, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) indique qu’il s’agit du plus haut niveau atteint depuis 1990. Une augmentation qui se concentre essentiellement chez les 20-29 ans : le taux est de 26,9% parmi les 20-24 ans et 28,6% parmi les 25-29 ans.
Ni la Nouvelle-Aquitaine -16 460 avortements en 2018 contre 18 056 en 2022- ni la Vienne n’échappent à ce constat. Dans le département, entre 2018 et 2022, le nombre des IVG est passé de 961 à 1 155.
Parallèlement, la loi aussi a évolué : depuis 2021 les femmes n’ont plus à avancer les frais, en mars 2020 le délai pour une IVG est passé de 12 à 14 semaines de grossesse… « L’allongement du délai total n’a pas de lien avec la hausse du nombre d’IVG », tranche le Dr Stéphanie Mignot, enseignante-chercheuse au CHU de Poitiers. En témoigne la faible part des IVG tardives, au-delà de 13 semaines. Autre évidence, « les femmes ne choisissent pas d’avoir davantage recours à une IVG parce que c’est moins cher ». Elles sont néanmoins plus nombreuses à écarter la chirurgie. L’étude de la Drees pointe une augmentation notable des IVG médicamenteuses et une baisse de la méthode instrumentale.
« La crise Covid a fait qu’on a prolongé à 9 semaines d’aménorrhée (ndlr, 7 auparavant) le délai pour une IVG médicamenteuse réalisée en ville et l’expérience a montré que cela n’engendrait pas plus de complications, note le Dr Mignot. Cet allongement du délai peut expliquer en partie la hausse. » La pratique concernait 31% des avortements en 2000, 68% en 2019 et 78% en 2022. Par ailleurs, « la méthode de l’IVG médicamenteuse n’est pas aussi ancienne que ça, elle date de 2006. La progression observée est donc peut-être simplement liée à la capacité à la réaliser. Pendant des années, nous avons été très peu de médecins à la pratiquer en ambulatoire dans la Vienne. Et les sages-femmes ne le pouvaient pas. » Les hôpitaux étaient donc quasiment les seuls à les proposer. Aujourd’hui, ils concentrent toujours 51% de ces avortements par prise de molécules abortives (mifépristone et misoprostol), contre 44% pour les cabinets libéraux et 5% pour les centres de santé et centres de santé sexuelle. « Peut-être aussi cette pratique progresse-t-elle car elle ne monopolise pas un bloc, ni un anesthésiste… », une spécialité rare actuellement. La praticienne avance aussi des explications plus sociétales, « les incertitudes économiques, du couple », ou encore « le développement d’un courant anti-hormones (pilule, stérilet…) »…
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