Femmes précaires

L'édito de la semaine est signé Arnault Varanne, rédacteur en chef du 7.

Il y a des rapports dont on aimerait qu’ils soient annonciateurs de bonnes nouvelles. La divulgation des chiffres liés aux violences intrafamiliales ce mardi au tribunal judiciaire de Poitiers ou celle du rapport du Secours catholique du Poitou la semaine dernière n’incitent hélas pas à un optimisme forcené. Car dans les deux cas, les femmes se trouvent en première ligne. Voilà ce que disent quatorze d’entre elles suivies par l’association caritative pour différentes raisons : « Ça prend de l’énergie de toujours aider les autres, tout le temps. Pourtant, il ne faut pas se plaindre d’être fatiguée, nous n’avons pas le droit, il faut toujours faire face, toujours faire passer les autres avant nous. C’est ce que nous ressentons, c’est comme ça et c’est tout. Même si nous allons mal et qu’on a mal, c’est pareil. Il faut toujours trouver la force. » Ces femmes ont des enfants, parfois un job précaire, souvent un logement qui ne leur convient pas ou plus. Elles partagent bien plus que des difficultés : un empêchement à s’extirper de leur condition. Les vacances ? Un doux rêve. Les loisirs ? Une chimère. C’est hélas la réalité cachée mais sournoise de milliers d’entre elles.