Hier
Le fil des années n’a pas terni la passion de Françoise Berté pour la broderie. Son savoir-faire de huit décennies émane de ses créations, qu’elle présentera à l’exposition Doigts d’or, à Saint-Benoît, les 25 et 26 novembre.
On pourrait presque dire qu’elle brode comme elle respire. A 96 ans, cette habitante de Saint-Benoît continue de nourrir son enthousiasme pour le jeu de l’aiguille. Suivant la technique du point passé-plat-empiétant, elle brode sans relâche à la lumière du jour, sous le regard attentif de sa chienne.
Raconter des histoires
Née en 1927, Françoise Berté a appris la broderie vers ses 15 ans, en pleine Seconde Guerre mondiale. Elle rendait souvent visite à sa voisine, handicapée. « Comme elle ne bougeait pas de chez elle, elle brodait. Elle savait faire de tout. A l’époque, il n’y avait pas de télé pour s’occuper… » Les tissus étant trop chers en ces temps de guerre, Françoise s’entraîne sur de vieux draps qu’elle découpe. Elle a conservé sa première réalisation : une broderie sur un long ruban rouge de quelques centimètres de large qui raconte, comme une fresque, l’histoire du lièvre et de la tortue accompagnée de la devise « rien de sert de courir, il faut partir à point ». Quoi de mieux pour faire écho au passé sportif de cette nonagénaire, championne départementale de barres parallèles dans les années 1950 et même jury pour cette discipline au Stade de France. Elle a ensuite enseigné le sport jusqu’à sa retraite.
Pour ses enfants, elle a brodé les personnages de Babar et de Disney et fait des fresques. « J’aime raconter des histoires en brodant. » Forte de quatre-vingts ans d’expérience, Françoise a accumulé ses créations dans de grandes boîtes de rangement. Elle manifeste un talent sans pareil pour la reproduction de paysages ou de personnages. « Parfois je regarde l’extérieur, parfois je prends des photos pour m’aider, ou je fais comme je le sens. » Elle jongle entre les différentes couleurs pour créer jeux de lumière et reliefs au réalisme bluffant. A l’instar des animaux, en particulier des chevaux. « Mon mari dressait des chevaux. Je trouve que c’est l’animal le plus difficile à faire en mouvement, surtout la musculature. » Participante de la première heure à l’exposition Doigts d’or, elle présentera quelques-unes de ses broderies à La Hune les 25 et 26 novembre.
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lundi 23 décembre