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Et si la musique permettait d'arrêter de fumer ? En ce mois de novembre sans tabac, focus sur une étude lancée à Poitiers pour évaluer l'effet de mélodies relaxantes sur le symptôme de manque qui entraîne de nombreuses rechutes.
La musicothérapie fait son entrée au Centre d'investigation clinique (CIC) du CHU de Poitiers. En l'occurrence pour traiter l'addiction au tabac. Une étude a démarré sur des fumeurs prêts à stopper la cigarette. L'objectif ? Evaluer l'effet apaisant de certaines chansons sur deux facteurs déterminants du processus de sevrage : d'un côté la gestion du stress, de l'autre la résistance au « craving », autrement dit ces moments de pulsion irrépressible qui perdurent plusieurs mois après la disparition des symptômes physiques liés au manque de nicotine.
A l'origine de cette étude, Claire Lafay-Chebassier, pharmacologue et membre du laboratoire de neurosciences expérimentales et cliniques (Inserm U1084). Experte en addictologie, elle est parvenue à prouver dans le passé que soumettre des souris à des « environnements enrichis » permettait de les soigner plus facilement d'un certain nombre de maux. Ici, la musique est censée jouer ce rôle. « Quand on fait écouter une musique plaisante à un individu, on constate une réaction sur des zones du cerveau dédiées aux émotions et au plaisir, précise la scientifique poitevine. La mélodie active le système de récompense et libère un stimulateur important : la dopamine. » Reste à savoir si cette démarche permet d'éviter les rechutes.
Toute la musique qu'ils aiment
L'étude se concentre sur deux types de population : d'une part des jeunes de 18 à 25 ans (120), de l'autre des professionnels de santé (50). Dans chaque cas, un groupe « contrôle » dispose uniquement de substituts nicotiniques, tandis qu'un autre est accompagné en musique. Et pas n'importe laquelle ! « Le patient choisit sa musique préférée parmi une sélection variée de morceaux jazz, rock, classique ou autres, qui ont la particularité d'avoir une séquence en « U » pour diminuer le volume, l'orchestration, la fréquence, le tempo afin d'atteindre une phase de relaxation maximale », reprend Claire Lafay-Chebassier. Les séances se déroulent au CIC, à raison de vingt minutes deux fois par semaine le premier mois. Le rythme diminue ensuite jusqu'à la fin des trois mois de suivi. Les premiers patients ont démarré. Mais un appel est lancé afin de trouver d'autres candidats. En ce Mois sans tabac, cette étude offre de nouvelles perspectives dans la lutte contre une addiction responsable de 75 000 décès chaque année en France.
Pour participer à l'étude : 05 16 60 42 41 ou carole.david@chu-poitiers.fr.
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jeudi 21 novembre