Aujourd'hui
L'édito de la semaine est signé Arnault Varanne, rédacteur en chef du 7.
Tel un mauvais film qui ne se termine jamais, le conflit au Proche-Orient reprend vie sous nos yeux ébahis depuis plusieurs semaines. Et voilà qu’à la faveur de la mondialisation de l’information, sous l’effet de réseaux sociaux polarisants et d’une classe politique inconséquente, nous sommes sommés de choisir notre camp. Les esprits s’échauffent à coup de déclarations incendiaires, les manifs se font séparément, quand elles ne sont pas interdites.... Bref, la démocratie est une nouvelle fois mise à l’épreuve d’un conflit importé. Comme si on ne pouvait pas exprimer son dégoût des atrocités commises par le Hamas le 7 octobre et s’indigner du déluge de feu meurtrier qui s’abat sur la bande de Gaza. Comme si on ne pouvait pas considérer le gouvernement Netanyahu d’extrême-droite et le Hamas une organisation terroriste. Comme si, au fond, la nuance était un doux rêve dans une société vouée à s’écharper sur n’importe quel sujet. La nuance ? Presque un gros mot au pays de l’affirmation de soi, de la connaissance absolue de tout un chacun sur tous les sujets. C’est bien connu, nous sommes tous capables de fulgurances géopolitiques appliquées au conflit israélo-palestinien. Dans un mauvais film, les mauvais figurants crèvent parfois plus l’écran que les acteurs principaux.
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