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Le menu de Sébastien Boireau
Chef du restaurant gastronomique Papilles, à Poitiers, Sébastien Boireau vous propose un repas de fête réussi pour tous les porte-monnaie.
Bien qu’inscrit dans la loi depuis le 28 décembre 2015, le droit au répit des aidants a toujours ses failles, en témoigne la nouvelle stratégie nationale pluriannuelle lancée début octobre. Et les chiffres : « 40% des aidants décèdent avant la personne qu’ils accompagnent. Beaucoup s’épuisent alors que les accueils de jour ne sont pas complets », constate Françoise Joubert, coordinatrice de la Plateforme d’accompagnement et de répit des aidants du Sud-Vienne (PFR). Le nord du département a également la sienne, plus ancienne, elle aussi financée par l’Agence régionale de santé. Mais son secteur s’arrête désormais aux portes de Poitiers où son homologue du sud, portée par l’association L’Escale, y a pris le relais et installé début octobre un nouveau lieu de partage, d’information… et d’hébergement.
Au 209 route de Gençay, à Saint-Benoît, la bien-nommée Escale des aidants est une maison où ceux-ci peuvent se poser, être accompagnés et prendre du temps pour eux sans être isolés. « Une halte-répit », résume Elodie Guichard, la directrice de la PFR Sud-Vienne. Jusqu’à présent l’association proposait un accompagnement des aidants à domicile ou au bureau, sans lieu dédié. « Pour les malades, il existe des structures comme les accueils de jour. L’Escale des aidants s’adresse aux personnes qui accompagnent au quotidien un proche atteint d’une maladie neuro-évolutive (Alzheimer ou apparentées, Parkinson, sclérose en plaques) ou d’un cancer, sans notion d’âge, ou une personne âgée en perte d’autonomie. » L’accès en est gratuit, du lundi au vendredi (sur rendez-vous mais prochainement de 9h à 17h), et l’association projette d’y accueillir ses partenaires, France Alzheimer, France Parkinson…
Inédit, l’Escale des aidants propose également quatre chambres avec accès à une salle de bains, une cuisine et un salon communs pour les personnes désirant rester à proximité d’un proche hospitalisé. « L’idée est née des besoins exprimés par les aidants obligés, lorsque la Maison des familles est complète (ndlr, sur le site de la Milétrie), de se loger à l’hôtel, ce qui peut revenir cher. » A l’Escale, la nuit est facturée 15€ par chambre. Un papa et ses deux enfants, dont la maman est hospitalisée, ont été les premiers à y faire escale, en provenance de Saintes.
Jean(*), un septuagénaire de Bouresse dont l’épouse souffre d’une maladie neuro-dégénérative, est venu visiter les lieux. Depuis quelque temps, il a accepté de faire appel à l’Escale et de confier Suzanne(*) aux bons soins de Gina Clisson, l’aide médico-pyschologique de la PFR. « Quand on a besoin de se faire accompagner, on a l’impression de ne plus être à la hauteur », confie-t-il, ému. Sans une chute de son épouse, il n’aurait pas demandé d’aide. Pourtant « je n’étais pas tranquille, je ne pouvais plus la laisser seule ». Grâce à l’Escale, il s’octroie désormais quelques sorties à vélo, deux-trois heures par-ci par-là « pour évacuer les soucis quotidiens » et parce qu’il peut rouler « l’esprit tranquille ». Enfin. Françoise Joubert en témoigne, le cheminement personnel a été long, comme souvent, aussi parce que les dispositifs existants restent trop peu connus.
(*)Prénoms d’emprunt.
Contact : PFR Sud-Vienne, 05 32 09 08 64, 06 25 91 24 98, f.joubert@escale-lacolline.fr.
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