Aujourd'hui
Le menu de Sébastien Boireau
Chef du restaurant gastronomique Papilles, à Poitiers, Sébastien Boireau vous propose un repas de fête réussi pour tous les porte-monnaie.
19h30, le soleil décline. Je suis encore sur terre, mais je perçois « Bora » à une trentaine de mètres de la rive. C’est la cabane flottante en bois dans laquelle je m’apprête à passer la nuit. Entourée et partiellement cachée d’arbres et de branchages, la bicoque dispose d’une terrasse où ont été posés deux transats. Pour pouvoir m’y relaxer, il me faut quitter la rive et pagayer seul à bord de ma barque. Après vingt minutes d’efforts, et dans une obscurité presque totale, me voilà enfin arrivé à « bon port ». L’occasion de découvrir un peu plus ma maison éphémère.
Le coin « terrasse » dispose d’une table ronde et des chaises. Un parasol vient compléter le tout. En pénétrant dans la petite habitation, je découvre une première pièce ressemblant de très près à un dôme. Elle contient un lit double confortable, une prise de courant, une petite table pliante et un mini-bar. A côté, une pièce encore plus exiguë abrite des toilettes sèches, une vasque et un grand récipient d’eau. Une petite odeur sucrée se fait sentir. Exit la télé, adieu le Wifi. Juste le nécessaire pour me reconnecter avec la nature. Courte, la nuit sera néanmoins reposante.
Impossible de trouver les interrupteurs synonymes d’éclairage... Et la lampe frontale qui m’a été donnée n’est pas assez puissante pour me permettre de déambuler tranquillement. Mais grâce à la torche de mon portable, je remarque des fourmis qui errent tranquillement sur le bois. En prime, le bruit émanant de la fine pluie se fait entendre, tout comme le souffle du vent. Voilà, la nature a repris ses droits. Je suis d’ailleurs étonné de ne pas entendre ni ressentir les vaguelettes de l’eau. Cette sensation de reconnexion avec l’environnement est renforcée par trois fenêtres. Je ne le remarquerai qu’à l’aube, mais celles-ci épousent une forme différente. La première représente un escargot, la deuxième un voilier et la troisième un poisson. Quoi de plus naturel ?
Côté nourriture, un sac spécial posé sur la terrasse permet de préserver la chaleur (pour le plat et le déjeuner) et la fraîcheur (le dessert). Au menu, j’ai droit à des cornichons piquants et du farci poitevin. Le plat est composé de porc, de courgettes et d’une purée de patates douces. Si je ne touche que très peu à la viande, la purée, elle, est délicieuse. En dessert, le mélange de figues et de spéculos est exquis. Ces produits ont été confectionnés par de producteurs locaux. Le jus de pomme vient tout droit de Charroux, tandis que les biscuits sortent de la biscuiterie Augereau, à Saint-Benoît. Les viennoiseries proposées ont été préparées dans une boulangerie de Pressac et les légumes cueillis chez un petit producteur de Mauprévoir. En résumé, j’ai passé une nuit insolite parfaite. Pour toutes les personnes souhaitant se reconnecter avec la nature et manger sainement, le Village flottant de Pressac est une adresse à retenir, notamment hors période estivale.
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