Dans une petite salle de classe, dix femmes écoutent leur formateur sur fond de musique d’ambiance apaisante. Un cadre reposant pour mieux appréhender un programme fourni. « C’est une remise à niveau qui nous sert aussi dans la vie de tous les jours, remarque Sylvie, 60 ans, qui porte un projet
d’auto-entreprise dans le BTP avec son mari. C’était très dense la première semaine mais on s’y fait. C’est enrichissant et cela nous permet de réaliser des démarches en ligne qu’on ne savait pas faire. »
Comme elle, neuf autres participantes ont pris part à cette formation dispensée dans les locaux de M2i Formation, sur la Technopole du Futuroscope. Les cours ont lieu du lundi au vendredi, sept heures par jour. Il s’agit de la toute première session, baptisée « Numériqu’elles », donnée dans la Vienne. Elle est dispensée dans le cadre du Plan d’investissement dans les compétences de l’État et vise à lutter contre l’illectronisme, un frein de plus en plus handicapant à mesure que les entreprises se numérisent.
« On a remarqué que c’était surtout les femmes qui étaient les plus éloignées de l’informatique, abonde Elodie Bausier, coordinatrice pédagogique à M2i Formation. On a donné la priorité à celles qui ont un projet professionnel et la motivation. On ne demande aucun prérequis en compétences numériques. Le but, c’est de les aider à maîtriser les bases comme l’envoi de mails, les packs Office ou Word, les logiciels de visioconférence ou de graphisme. »
Parmi cette promotion figure un certain nombre de femmes en cours de reconversion, comme cette aide-soignante « qui s’est cassé le dos à son travail et recherche maintenant un poste plus tranquille, poursuit Elodie Bausier. Une autre envisage d’ouvrir une maison d’hôtes mais a besoin de maîtriser des logiciels de gestion. Les autres sont intéressées par la relation client, le secrétariat ou le design numérique. Numériqu’elles peut aussi leur permettre de rebondir vers des formations plus avancées. »
A l’issue de cette session de 57 jours (dont 10 jours de stage en entreprise), qui s’achèvera le 20 décembre, les candidates ne seront pas lâchées dans la nature pour autant. « Elles seront suivies pendant six mois à un an. Si jamais leur projet ne se concrétise pas ou prend fin, on les invite à nous envoyer leur CV pour le présenter à des entreprises qui cherchent ce type de profils. » Si Numériqu’elles porte ses fruits, les référents souhaiteraient pérenniser la formation selon les financements fournis par l’État.
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