Le Cned sur tous les fronts

Du remplacement de courte durée des professeurs de collège à son engagement en faveur du climat, le Centre national d’enseignement à distance (Cned) vit une transition intense. A sa tête depuis mars 2022, Jean-Noël Tronc évoque un effet Covid sur les activités de l’établissement public.

Arnault Varanne

Le7.info

Qu’est-ce que qu’a changé la crise sanitaire sur les activités du Cned ?
« En 2022, nous sommes tout juste revenus à une activité normale. En réalité, le monde a changé de manière irrévocable. Education primaire et secondaire, enseignement supérieur, formation professionnelle et continue... A peu près 100% des acteurs sont concernés par la mutation de la société, ne serait-ce que dans le taux d’équipement. Tout le monde a dû faire, l’expérience de la formation, du travail à distance. Toutes les organisations se sont adaptées en développant le télétravail, avec trois-quatre jours de présentiel et le reste en distanciel. C’est une révolution culturelle de grande ampleur ! Si l’on ajoute à cela la transition écologique, qui a forcément un impact sur les manières de se former, on est à une espèce de rendez-vous avec l’histoire pour un opérateur comme le Cned. »


Concrètement, l’établissement a été mis en lumière grâce à Ma Classe à la maison...
« Oui, mais il faut savoir que beaucoup d’enseignants ont aussi utilisé les outils numériques, notamment de visioconférence, mis en place par le Cned. »

Program’Cours généralisé

Combien d’apprenants le Cned accompagne-t-il aujourd’hui ?
« Un peu plus de 130 000 personnes sont en formation chez nous, tous publics confondus. C’est environ 78 000 dans le scolaire (20 000 à l’étranger, ndlr) et 50 000 en formation continue, souvent des adultes en reconversion, en transition professionnelle. »


Vous aviez expérimenté le remplacement de courte durée des professeurs au collège en 2020-2021(*). Le dispositif est-il généralisé ?
« Les expérimentations ont été probantes avec 700 heures de programmes dispensées, soit une heure apprenante dans chaque cas. Le dispositif Program’Cours est donc effectivement généralisé pour l’année scolaire 2023-2024. Concrètement, un assistant d’éducation est en classe avec les élèves et peut activer cette solution, qui se trouve sur les environnements numériques de travail. Quatre matières sont concernées, mathématiques, enseignement moral et civique, histoire-géographie et français, en 6e, 5e, 4e et 3e. Nous verrons dans quelques mois le retour d’expérience du terrain. Il faut savoir aussi que le Cned, à la demande du ministère de l’Education nationale, doit faire passer l’ASSR (Attestation scolaire de sécurité routière, ndlr) à tous les élèves de 5e et 3e au printemps 2024. »

Le Cned a lancé en juin une plateforme sur le climat et la biodiversité (climat.cned.fr). Pour quelles raisons ?
« C’est un projet formidable, que le Cned a mis en place en un temps record, à peine neuf mois. Le B.A.-BA du climat et de la biodiversité est un site grand public et gratuit pour se former aux enjeux de la transition écologique, avec des contenus validés par des experts scientifiques. Depuis le lancement, un peu plus de 115 000 
personnes se sont connectées et 12% ont passé un badge numérique. C’est-à-dire qu’ils ont suivi l’un des cinq modules accessibles sur climat.cned.fr. »


(*)Lyon, Clermont-Ferrand, Grenoble et Versailles, ainsi qu'une trentaine d’établissements à l'étranger, soit 70 collèges.

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