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La nouvelle saison du Théâtre-auditorium de Poitiers est aussi la dernière signée par Jérôme Lecardeur. Le futur ex-directeur de la salle de spectacle poitevine l’a voulue « éclectique, réjouissante et très rassembleuse ».
Ce n’est pas une saison-bilan mais plutôt un point d’orgue. La programmation 2023-2024 du Théâtre-auditorium de Poitiers est aussi la dernière concoctée par Jérôme Lecardeur, à la tête de la Scène nationale poitevine depuis treize ans (Le 7 n° 599). Sans déroger à l’éclectisme qui lui est cher, le futur ex-directeur -Raphaëlle Girard lui succèdera officiellement le 25 septembre- a voulu une saison « réjouissante et très rassembleuse, qui fait la part belle à des disciplines ouvertes comme le cirque et l’humour ». Plusieurs thématiques s’en dégagent, pour certaines récurrentes comme la jeunesse. Les spectateurs auront ainsi le plaisir de découvrir la nouvelle création de Marion Siéfert (Le 7 n°546), Daddy, qui aborde la thématique des prédateurs sexuels sur Internet, ou encore, au rayon musique, le jeune rappeur Benjamin Epps et son rap originel, sans vocodeur (voix synthétique), ou le Vivaldi de l’ensemble Le Consort.
Plus globalement, le répertoire classique n’est pas oublié, souvent revisité, comme Le Songe mis en scène par Gwenaël Morin, version étrangement épurée du shakespearien Songe d’une nuit d’été. La talentueuse contrebassiste Sélène Saint-Amé viendra teinter le jazz New Orleans de la rythmique afro de sa Martinique natale. Sans oublier la Passion selon saint Matthieu de Bach, sous la direction de Damien Guillon.
Izïa parmi les têtes d’affiche
Le Tap fera aussi cette saison une place particulière au « récit de soi » à travers plusieurs spectacles, parmi lesquels l’étonnant Majorettes de Mickaël Phelippeau. « Josie, l’actuelle capitaine, est la fille de la fondatrice », explique Jérôme Lecardeur, visiblement ravi d’imaginer des majorettes sur la scène du Tap. Autres dates, autres ambiances avec Sola Gratia, monologue autobiographique de Yacine Si El Islam autour d’une violente agression au couteau dont il a été victime, ou encore La Tendresse de Julie Berès sur la masculinité.
S’ajoutent à ces rendez-vous des têtes d’affiche évidemment, Anne Teresa De Keermaeker et ses Variations Golberg dans le domaine de la danse, l’énergie d’Izïa et la poésie de Zaho de Sagazan pour la chanson. Parmi les incontournables, on trouve aussi le Cabaret de carton de Pierre Guillois et Olivier Martin-Salvan, Les Gros patinent bien, et Saïgon, de Caroline Guiela Nguyen. Comme chaque année, les orchestres associés vont apporter leur note personnelle à cette nouvelle programmation. « 40% des projets se font dans le cadre d’un partenariat local, rappelle Jérôme Lecardeur. Et 52% des artistes viennent pour la première fois, preuve que nous sommes toujours dans la dialectique fidélité-nouveauté ». Enfin, autres chiffres, la saison 2023 proposera moins de rendez-vous (66 spectacles payants, 120 représentations) mais 12 000 places supplémentaires par rapport à la précédente, soit « de plus grandes jauges avec des séries plus longues ».
Crédit photo : Fabienne Rappenneau.
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jeudi 21 novembre