Préservation de l’eau :  le semis par drone à l’essai

Dans le sillage d’Eaux de Vienne, Grand Poitiers expérimente cette année le semis de couverts végétaux par drone afin de favoriser la qualité de l’eau, plus précisément sur le territoire des captages de Fleury et de la Varenne.

Claire Brugier

Le7.info

Les maïs sont encore loin d’être à maturité mais la suite se prépare déjà sur cette parcelle située le long de la route qui relie Benassay à La Chapelle-Montreuil, sur la commune de Boivre-la Vallée. Dans le cadre des contrats Re-Sources, Grand Poitiers et ses partenaires, au premier rang desquels les agriculteurs, expérimentent sur les zones de captage de Fleury et de la Varenne le semis par drone. L’objectif premier est de limiter les transferts de pollution, accentués par des périodes de sécheresse de plus en plus précoces et fréquentes. Mais la mise en place d’un couvert végétal entre deux cultures a bien d’autres avantages : préservation de l’humidité dans le sol, filtrage et pompage du surplus d’azote, production de fourrage…

Si Eaux de Vienne expérimente le semis par drone depuis plusieurs années, pour Grand Poitiers c’est une première ! Déjà 120ha de blé ont été sur-semés en juin, et 45ha de maïs, tournesol ou sorgho vont l’être en août. L’opération est financièrement prise en charge par la communauté d’agglomération, l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne, la Région et le fonds Leader, à hauteur de 18 000€ graines non incluses. "Pour un couvert on mélange a minima trois espèces, à la fois des graminées et des légumineuses », précise Lydie Blanchet, animatrice agricole à Grand Poitiers. Pour les agriculteurs qui ont candidaté, la facture est nulle. « Cela permet de tester. Et puis cela m’évite d’avoir à semer un couvert ! », glisse Damien Berger, installé en élevage polyculture à Boivre-la-Vallée. La vesce, le trèfle et la phacélie qui vont pousser à l’ombre du maïs serviront de pâture à ses moutons avant les semis de blé, fin octobre.

0,8ha par vol de 8 minutes

Le semis par drone a toutefois ses contraintes. « Il faut que ce soit de petites graines pour une meilleure dispersion », note Lydie Blanchet. « L'implantation est très technique et peut être risquée », complète Sébastien Massonneau. Le télépilote de la société Aérocapture Technologie ne perd jamais de vue son drone et surveille son vol à travers un écran de contrôle. Equipé de deux caméras, à l’avant et à l’arrière, le DJI Agras T10 évolue à 3 mètres au-dessus des cultures. Il couvre 0,8ha par vol de 8 minutes, avec un réservoir d’une capacité de 11kg de graines. « Ce modèle a 9km d’autonomie mais par sécurité il est réglé sur 1km. A 25% de batterie ou quand le stock de graine est épuisé, il revient à son point de décollage. »

Chaque parcelle concernée par l’expérimentation va faire l’objet d’un suivi mené par Grand Poitiers et la Fédération des Cuma 86 « selon la méthode Merci (ndlr, Méthode d’estimation des restitutions par les cultures intermédiaires), explique Lydie Blanchet, avec une pesée de la biomasse et une mesure du reliquat azoté via des prélèvement de terre ».

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