Hier
Noël avant l’heure à l’Arena
A l’issue d’un match très serré, le PB86 a fini par l’emporter face à Pau à l’Arena Futuroscope (77-72). De bon augure avant de clore l’année à Orléans vendredi prochain.
Elle a les traits un peu tirés mais un enthousiasme inextinguible. Comme à la maison -Calm(*) en résumé- vit ses premiers jours, ses premières semaines d’existence dans une jolie harmonie. Ce lieu hybride, niché au 67, route des Clans à Neuville, est considéré comme un tiers-lieu... faute de meilleure définition. « En réalité, on ne rentre dans aucune case !, plaisante Chris Le Guen Porcheron. J’ai dû faire cinq à six compagnies avant d’en trouver une qui comprenne le projet et accepte de m’assurer. » A la fois espace de co-working et salon de thé, restaurant et lieu d’activités diverses pour la famille (yoga, sophrologie, soins esthétiques, éveil...), Calm servira aussi d’épicentre à des événements divers et variés. Erigée en 1922, la grande bâtisse de 250m2 entièrement rénovée s’offre à tous ceux qui veulent bien pousser la porte, avec son jardin cosy à l’abri des regards et du bruit.
L’idée du concept a germé dans la tête de Chris « il y a dix ans », elle a grandi avec l’arrivée de sa fille en 2016 et s’est matérialisée après l’arrivée du petit dernier (3 ans). Forcément, le Covid a joué les accélérateurs de particules. « On a senti le vent tourner... On est venu se confiner chez ma mère, aux Roches-Prémarie. Avec mon mari et nos deux enfants, on est parti au départ pour quinze jours avec quelques valises... Et on a commencé à prendre conscience de la vie qu’on pourrait avoir en dehors de Paris. » La native de Poitiers, fille d’infirmière et de professeur d'éducation physique et sportive, avait jusqu’alors mené une belle carrière dans le marketing digital. D’abord dans des agences de com’, puis au sein du groupe Auchan Retail international et, enfin, à La Boîte rose, qui se définit comme « le média qui vous accompagne dans l’aventure de la parentalité ». Chris a « beaucoup voyagé » et eu sous sa responsabilité jusqu’à une quarantaine de collaborateurs. En regardant dans le rétro, elle ne regrette rien, même si sa trajectoire a épousé d’assez loin ses premières envies, devenir « fleuriste ou vendeuse de savons ». Forcément, le virage professionnel à 180° opéré en parallèle par Paul l’a questionnée. Mais son désir de faire naître Calm a été plus fort que les réticences extérieures. Il faut dire que l’investissement s’élève à 400 000€ ! « Dans la vie, il faut parfois faire ce dont on a le plus envie, tester, foncer. C’est un pari un peu fou mais je suis une pragmatique, j’ai les pieds sur terre, même si j’ai un petit côté Bisounours. Je dis souvent : ça va l’faire. » Davantage encore que le savoir-faire, la dirigeante sait que le faire-savoir est « essentiel ». Au-delà, elle retrouve un quotidien rythmé par « plus de flexibilité, de légèreté », d’autonomie aussi, que dans les groupes avec lesquels elle collaborés pour des campagnes de promotion de produits ou services parfois pleines de vacuité.
D’une pièce à l’autre, la grande fan d’Orelsan « et de Patrick Bruel » consent que son projet nécessite un nouvel ancrage « plus en phase avec [s]es valeurs ». Le caviste de Neuville qui suggère les vins, la prof de yoga, la cheffe cuisinière, l’éducatrice de jeunes enfants... Tous les membres de la bande habitent dans un rayon de quelques kilomètres. « Au fond, c’est ce que je préfère, fédérer les gens, créer une forme de collectif, du lien social... » L’avenir dira si les Neuvillois fréquenteront en masse cette maison centenaire qu’une nouvelle âme habite. Quoi qu’il en soit, Chris Le Guen s’accroche à son rêve, le livre Kilomètre zéro en évidence sur sa table de chevet. L’autrice Maud Ankoua y narre les aventures de Maëlle, directrice financière d’une start-up -donc débordée- que sa meilleure amie Romane supplie de rejoindre le Népal pour une ascension de l’Annapurna en forme de parcours initiatique. Toute ressemblance ne serait que fortuite car Comme à la maison se situe bien sur le plancher des vaches ! Comme n’importe quelle mère de famille, Chris Le Guen Porcheron souhaite que ses enfants soient « bien dans leurs baskets et heureux ». Et elle a conscience qu’ils exerceront sans doute « un métier qui n’existe pas encore aujourd’hui ». Comme fondatrice d’un tiers-lieu familial par exemple !
(*)calm-neuville.fr.
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