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Le 20 juin, au Salon du Bourget, le Centre spatial universitaire de Nouvelle-Aquitaine (NAASC) a signé un partenariat avec le « think tank » Way4Space. Quelle est la vocation de ce rapprochement ?
« Le Naasc est un groupement d’intérêt scientifique créé fin 2019 entre cinq écoles(*) de Nouvelle-Aquitaine. Ses travaux se concentrent sur les lanceurs de fusée, la mobilité dans l’espace (changement d’orbite, zone de ravitaillement…) et les satellites. Chaque école a sa spécialité. L’idée, c’est que les étudiants et les chercheurs puissent mener des projets communs inter-établissements. Le Way4Space, centre d’inspiration et d’innovation spatiale créé par la Région et des industriels de l’aérospatial, va nous aider à positionner le Naasc en tant que centre de compétences pour les entreprises du secteur. »
Quels sont les premiers projets menés par le NAASC ?
« L'approche par projet est mise en avant dans les travaux menés avec les étudiants. Certains travaillent sur le NaasCube, la conception d’un satellite qui devrait être lancé en 2025. Il permettra de réaliser des expériences dans l’espace comme le déploiement d’une voile de désorbitation pour accélérer la chute des satellites après usage. D’autres étudiants travaillent sur un lanceur de fusée à propulsion bi-liquide mêlant peroxyde d’hydrogène concentré, parfois appelé eau oxygénée, et éthanol biosourcé. Ces projets sont avant tout pédagogiques mais le lien avec la recherche est fort. »
Justement, le projet de recherche Pergola lancé en 2016 vise la création d’un carburant bi-liquide « vert ». Où en est-on ?
« Pergola signifie Propulsion Ergols avancés. C’est le nom de l’un des rares bancs d’essai de France pour moteurs à carburants bi-liquides stockables à température ambiante. Mais c’est aussi un programme de recherche sur la préparation du mélange, l’allumage et la combustion des ergols verts. Aujourd’hui, nos activités concernent les propulseurs de satellites ainsi que de « kick-stage », l’étage supérieur du lanceur qui, une fois séparé de la fusée, amènera les satellites vers la bonne orbite. Le futur atterrisseur sur la Lune pourrait également utiliser nos couples d'ergols à la place de l’hydrazine, très répandue mais mauvais aussi bien pour la santé que pour l’environnement. En revanche, pour les poussées plus importantes, il faudra attendre Ariane Ultimate, le lanceur monergol ultra haute densité. C’est annoncé mais nous n’avons pas encore d’échéance. Il reste beaucoup de travail. »
(*)Estia, Sciences Po Bordeaux, Enseirb-Matmeca, Arts et métiers Bordeaux, Ensma.
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