Fabrice Daigremont, 
passion tabouret

Installé à Sossay depuis deux ans, Fabrice Daigremont fabrique des objets déco design, avec un faible pour les... tabourets. Le Parisien d’origine sera l’un des deux exposants de la Vienne au Salon du Made in France, en novembre à Paris.

Arnault Varanne

Le7.info

Son atelier de créateur se trouve dans une dépendance, à l’arrière de sa maison, à Sossay. C’est dans ce village du Châtelleraudais que Fabrice Daigremont a posé ses valises en 2020. « Je suis un produit du Covid ! », lâche-t-il hilare, lui le natif de Paris, qui y a toujours vécu en dehors d’une décennie dans le Nord-Pas-de-Calais. Le formateur et enseignant s’est reconverti sur le tard dans l’architecture d’intérieur. Un métier qu’il exerce désormais avec parcimonie, privilégiant sa propre activité de création d’« objets de plaisir et d’objets de désir ». Sa madeleine de Proust ? Les tabourets. « J’adore, c’est ma passion ! C’est le siège le plus noble qui puisse exister. A la cour du roi, tous les nobles, pour se serrer près du souverain, utilisaient un tabouret. Et par extension, dans les champs et les étables, on avait un tabouret ! »


Dans son salon, trois « Tripodes » 
sont posés là, comme en exposition. Leur ligne est résolument contemporaine, leur matériau -le chêne massif- assurément noble. Ils servent à s’asseoir bien sûr, mais peuvent aussi faire fonction de table basse, s’emboîter... Comptez 1 000€ le trio. « Et chaque modèle est unique », ajoute-t-il. Au-delà, son modèle « César » aux... 
47 faces sert à la décoration de l’ancien bar de l’hôtel Crillon, à Paris. Un hommage, selon l’artiste, à la rencontre entre la couturière Sonia Rykiel et le sculpteur César. Sa gamme ne comporte au passage que des pièces sur le mode convexe-concave. D’abord parce qu’elles « reflètent mieux la lumière » que les surfaces planes. A l’instar du Plié, un tabouret-table basse aux six faces et assises possibles. 


« Très heureux
 d’être au MIF »

Sa deuxième spécialité, ce sont les luminaires. Dans son atelier, Fabrice Daigremont puise dans le plâtre, le bambou, le tissu et toujours le bois la sève de son inspiration. Ainsi, sa lampe Mikado a-t-elle vu le jour avec des baguettes de repas asiatiques ! A quoi tient parfois la création... Pour l’ensemble de son œuvre, le néo-Poitevin a été sélectionné par la Chambre de métiers et de l’artisanat Nouvelle-Aquitaine pour participer à l’édition 2023 du Salon Made in France, à Paris, du 9 au 12 novembre. Il y sera aux côtés de Clément Mériot, souffleur sur verre installé à Saint-Pierre-de-Maillé. Les deux artisans se sont déjà côtoyés sur plusieurs salons. « A Poitiers et Châtellerault, j’ai été ravi de l’accueil que j’ai pu recevoir, s’enthousiasme le créateur. Je suis très heureux de participer au MIF. »


Pour la petite histoire, Fabrice Daigremont s’est installé à Sossay sur le conseil de clients qui habitent eux-mêmes le village. Il ne regrette rien, surtout pas à l’approche des Jeux olympiques de Paris 2024 qui rendent la capitale difficile à vivre. L’enseignant devrait donner ses derniers cours de gestion de projet dans un lycée professionnel l’année prochaine.

À lire aussi ...