Hier
Depuis deux ans, Serge Zimmermann confectionne des maquettes des principaux monuments de Loudun, sa ville d’origine et de cœur. Une façon de rendre hommage à son riche patrimoine et à sa longue histoire.
Si Serge Zimmermann s’est éloigné de Loudun pendant quarante-trois ans, ce n’était que pour mieux y revenir à l’heure de la retraite. Intarissable sur sa ville, le septuagénaire n’économise ni son temps, ni son énergie, ni sa salive d’ailleurs, pour convaincre le reste du monde des atours de la belle endormie. Et comme rien n’est trop beau pour elle, il a entrepris d’immortaliser sous la forme de maquettes ses monuments les plus emblématiques, tels que la Tour carrée, la citadelle -telle qu’elle a existé-, l’Echevinage et désormais le couvent des Carmes. « Je suis un défenseur du patrimoine loudunais. Mais je crois que je suis le seul ! », plaisante l’ancien commercial dont l’histoire avec les maquettes remonte au collège. « J’étais interne à Châtellerault et on nous a proposé maquettes ou cours de religion... » Le jeune garçon a choisi, puis remisé cette expérience au rayon des souvenirs d’école. Jusqu’à l’heure de la retraite, en 2009. « Je faisais des maquettes de bateaux. Et puis un jour, le maire m’a interpellé en me demandant si je n’en avais pas marre. » Sur le ton de la boutade, il lui a glissé l’idée de maquettes des monuments loudunais.
Sa pierre à l’histoire
Ainsi a poussé la Tour carrée, à l’échelle 1/54e. « C’est la seule ! » Serge se restreint désormais au 1/32e, toujours avec la même minutie et l’envie « d’apporter [sa] petite pierre à la connaissance de Loudun ». Au propre comme au figuré. Si les maquettes sont en bois contreplaqué, toutes sont recouvertes d’une poudre de pierre de tuffeau récupérée auprès d’un ami Compagnon du devoir. La touche Serge Zimmermann en quelque sorte.
Le passionné, membre d’une demi-douzaine d’associations historiques et artistiques, ne compte plus les heures passées dans son atelier, au minimum deux à trois par jour. « Tout est création, je fais tout, même les arbres. C’est un travail-passion, ça me détend. Pendant que les doigts travaillent, la tête est au repos. » Et après le couvent des Carmes ? « N’ayez crainte, il y a encore une dizaine de bâtiments et d'hôtels particuliers ! »
Quoi qu’il fasse, Serge n’oublie jamais son objectif de « participer à la mise en valeur du patrimoine », que ce soit avec Meurtres à Loudun, un polar écrit à six mains (mai 2022), Le Loudunais remarquable attendu à la fin de l’année aux éditions La Geste ou encore dans ses dessins à l’encre de Chine. Sans oublier les visites guidées que le volubile historien improvise dans la ville. « J’aime l’idée d’être un conférencier de rue », sourit-il. Mais à Loudun, rien qu’à Loudun.
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lundi 23 décembre