Aujourd'hui
Trois ans après son accession à la mairie de Poitiers, l’exécutif municipal autour de Léonore Moncond’huy estime avoir déjà réalisé ou engagé près de 90% des mesures de son programme. Les oppositions se montrent évidemment beaucoup plus circonspectes sur le fond et la méthode.
La campagne de communication a démarré il y a quelques jours sur le réseau d’affichage de la Ville, les réseaux sociaux et dans les colonnes de Poitiers Mag. 39 000 arbres plantés en trois ans, un budget du centre communal d’action sociale augmenté de 46%, une assemblée citoyenne au travail sur les incivilités, des projets d’urbanisme sur les rails comme à la gare ou au Pont-Neuf, une expérimentation Territoire zéro chômeur de longue durée créatrice d’emplois... Le bilan à mi-mandat de l’exécutif poitevin s’affiche au grand jour de façon positive. Forcément. « Nous estimons avoir déjà engagé 90% des actions de notre programme. Elles sont soit faites soit en cours. Certains projets ont été réorientés, des urgences sont apparues, comme Notre-Dame par exemple. Mais nous sommes sur la bonne trajectoire », abonde Léonore Moncond’huy (entretien à lire en page 4).
La maire de Poitiers n’élude pas les difficultés, notamment en matière d’exécution des crédits d’investissement à Grand Poitiers en 2022 (27M€ sur 40M€), qu’elle impute à « une conjoncture particulièrement lourde. Par exemple, la réhabilitation du siège du CCAS a pris 1M€ sur une opération chiffrée entre 2 et 3M€ à la base ». Mais l’élue écologiste promet « du concret » sur la deuxième partie du mandat. Ce sera le cas de la sortie de terre de l’école de Montmidi (2024), du centre social du Clos-Gautier (fin 2025-début 2026), du tiers-lieu La Caserne (2025) ou encore de la transformation de la rue du Faubourg-du-Pont-Neuf (2024 pour la première partie). Sur ce dossier éminemment symbolique, Léonore Moncond’huy se défend de tout flottement, même si l’expérimentation initiale a amené à une troisième solution plus coûteuse (6M€).
« Sont-ils de gauche ? »
Du côté des oppositions, la circonspection domine. A peine François Blanchard (Poitiers, l’avenir à taille humaine) et Anthony Brottier (Notre priorité, c’est vous) adressent-ils un bon point au programme des Vacances pour tous, 12 646 personnes déjà concernées, ainsi qu'à l'assemblée citoyenne... malgré quelques réserves. « Pour moi, la Ville n’est pas au rendez-vous sur l’éducation, la transition écologique et énergétique, les solidarités. Il ne s’est rien passé... », déplore l’ancien adjoint aux Sports d’Alain Claeys. Et François Blanchard d’enfoncer le clou : « Ces élus sont-ils de gauche ? Quand on voit la manière de gérer le dossier de la résidence Edith-Augustin, non. La gauche ne ferme pas un service public, ne fragilise pas des gens qui le sont déjà. »
Constat aussi implacable chez Anthony Brottier, qui « n’occulte pas la première partie du mandat parasitée par la crise sanitaire. Mais pour autant, à mi-mandat, il n’y a pas de bilan à l’échelle municipale et communautaire. Etre maire, c’est faire et derrière les beaux discours, ils ne sont pas au rendez-vous. » L’ex-élu en charge des Sports à Grand Poitiers critique au-delà « l’absence de renouveau démocratique. Sur chaque sujet où il a fallu associer les citoyens, cela n’a pas marché : extinction de l’éclairage public, numérique responsable, rue des Joncs... » La réalité s’avère évidemment plus nuancée, mais à l’heure de la bascule vers la deuxième partie de la mandature, chacun défend sa ligne et affûte ses arguments en vue des Municipales de 2026. Officiellement, personne n’y pense...
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