Aujourd'hui
L'édito de la semaine est signé Arnault Varanne, rédacteur en chef du 7.
La question vaut son pesant d’or : les femmes en politique sont-elles « jugées » de la même manière que leurs homologues masculins ? La venue de la Première ministre Elisabeth Borne jeudi dernier dans la Vienne et les trois ans de mandat de Léonore Moncond’huy à la tête de Poitiers offrent deux cas d’espèce intéressants. Les deux sont entrées aux yeux de certains comme par effraction dans leurs nouvelles fonctions. L’ex-préfète de la Vienne n’est que la deuxième femme à accéder à Matignon après Edith Cresson. Et on lui promet après douze mois un destin funeste similaire à celui de l’ex-maire de Châtellerault. Quant à l’élue écologiste, elle est la première à inscrire son nom au fronton de la mairie de la ville. Dans les deux cas, le jugement à leur endroit semble sévère et teinté d’une certaine forme de mauvaise foi. Elles ont pourtant brisé un plafond de verre et montré la voie à d’autres. On s’adresse parfois à elles avec un brin de condescendance, voire de paternalisme pour Léonore Moncond’huy. Peut-être un jour aurons-nous l’occasion de dresser des bilans politiques sans sexisme à peine voilé. Mais force est de constater qu’on n’est pas arrivé tout à fait à maturité dans le champ de la conduite des affaires publiques.
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