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Depuis une trentaine d’années, Jean Branlé retape et expose d’anciens modèles de motos au sein même de sa maison. Singulière, la collection du Poitevin compte 64 cylindrées, toutes en état de rouler. Une vraie curiosité.
Dans le milieu des bourses motos, Jean Branlé jouit d’une petite notoriété. Il y a quelques semaines, l’octogénaire a eu droit à une nouvelle double page dans le magazine spécialisé, La Vie de la Moto. « C’est la troisième fois », précise le Poitevin de naissance. Il conserve tous les articles de presse qui lui sont consacrés.
Ces trente dernières années, cet ancien électricien dans le domaine du nucléaire a fait de sa maison en partie troglodytique, rue de la Cueille-Mirebalaise, un véritable temple de la moto. Sa collection de 64 cylindrées -la plus ancienne date de 1924- occupe chez lui des pièces entières, du rez-de-chaussée aux étages supérieures. « Elles roulent toutes », insiste Jean Branlé. En effet, l’homme a restauré tous ces modèles de ses propres mains, « sauf la sellerie », dans son atelier situé au grenier, sous les toits. « Avant, je me levais à 5h du matin pour me mettre sur les motos jusqu’à midi. Car après, il fait trop chaud là-dessous ! »
Champion de France de motocross
C’est à son départ à la retraite, à 55 ans, que Jean Branlé s’est remis à la mécanique moto, passion restée longtemps en sommeil. « J’y avais fait mon apprentissage à 14 ans, dit-il. On ne gagnait pas beaucoup notre croûte, je suis donc allé travailler dans le bâtiment où il y avait davantage de besoins après la guerre, et ça payait plus. » Lui a toujours préféré mettre les mains dans le cambouis que de rouler à moto. « Je l’ai déconseillé à tous mes gosses ! » Il a tout de même pratiqué le motocross, tous les dimanches jusqu’à ses 64 ans, avec un titre de champion de France vétérans en 1983. Et transmis le virus à son frère, son fils et sa petite-fille, dont les photos -en compétition- garnissent les murs de la maison.
A 87 ans, Jean Branlé a levé le pied sur les restaurations, mais continue d’écumer les bourses moto dans un rayon de 200km. « Certaines pièces sont presque introuvables aujourd’hui. » Son fils Alain prend peu à peu la relève à l’atelier, sous le regard exigeant de son paternel. « Je suis toujours après lui, à reprendre ses erreurs », lâche Jean dans un grand éclat de rire. L’amateur de mécanique aime surtout rencontrer d’autres passionnés, comme lui, en leur ouvrant les portes de son musée personnel. De sa première moto retapée, une Terrot Type L, à la « JMB » de 2010, son unique création de A à Z, Jean Branlé propose de découvrir des modèles qui ont traversé les époques dans un état remarquable. Une machine à remonter le temps.
Contact : 05 49 88 27 92.
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lundi 23 décembre