C’est le genre de verrue que tous les maires cherchent à effacer de leur territoire. Alors autant dire que celui de Chasseneuil est plutôt soulagé du projet annoncé à l’entrée de la rue du Commerce, sur la zone des Portes du Futur. L’immense bâtiment en friche de 4 000m2 -propriété des Mousquetaires (Intermarché…)- qui a abrité dans le passé Leader Price ou encore le restaurant asiatique Soleil d’or va bientôt changer d’apparence. La moitié va être démolie pour céder la place à 130 places de stationnement (dont 10 bornes de recharge pour véhicules électriques). Le revêtement sera élaboré en pavés drainants qui laissent l’eau de pluie s’infiltrer dans le sol. Et une large part du terrain (3 500m2) sera dédiée à un aménagement paysager. « Je suis très content que le grand mur gris régulièrement tagué que l’on voit depuis le rond-point de la D18 disparaisse enfin pour laisser la place à un espace vert et arboré », souligne Claude Eidelstein. Le maire de Chasseneuil explique avoir « beaucoup travaillé depuis un an avec le promoteur pour aboutir à un projet compatible avec le Schéma de cohérence territoriale (Scot) ».
Parmi les contraintes citées, le Scot écartait d’emblée toute surface alimentaire supplémentaire. Voilà pourquoi les cinq modules de 428m2 à 1 051m2 n’en comporteront pas. Si le nom des enseignes n’est pas encore connu, on sait qu’elles appartiennent aux secteurs de l’équipement de la personne et de la maison. « Il n’y aura pas de déplacement d’enseignes, même si certaines pourraient être aussi présentes sur d’autres zones. Toutes appartiennent à des réseaux solides et nationaux », précise Malika Naidji, co-associée depuis cinq ans avec son père au sein de Holfidis asset management, porteur du projet. Un second bâtiment de 2 400m2 sera construit face au premier, le long de la rue du Commerce. « Il sera doté d’une toiture végétalisée. Les deux seront particulièrement bien isolés car la consommation énergétique est un enjeu important désormais pour les enseignes. » Julien Dumas, patron du restaurant voisin Le Petit Bouchon, voit le projet d’un bon œil même s’il appréhende un peu le temps des travaux. « Evidemment, il ne sera privé ni de visibilité, ni d’accès », promet Malika Naidji.
Le coût de l’opération s’élève à pas moins de 10M€. Si la Commission départementale d’aménagement commercial a validé le dossier à l’unanimité le 25 avril, le permis de construire est encore à l’instruction dans les services de Grand Poitiers. Dans tous les cas, ce projet tend à démontrer que les Portes du Futur et ses 35 000 véhicules par jour sur la RD910 continuent de séduire les promoteurs.
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