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Le menu de Sébastien Boireau
Chef du restaurant gastronomique Papilles, à Poitiers, Sébastien Boireau vous propose un repas de fête réussi pour tous les porte-monnaie.
La cloche retentit à horaires réguliers… Ce mardi de mai, la faculté de médecine est presque entièrement dédiée aux examens cliniques objectifs structurés (Ecos). De quoi mobiliser beaucoup de monde pour un enjeu fondamental. La réforme de la filière santé est passée par là. En complément des devoirs écrits, ces nouvelles épreuves orales pèsent désormais pour 20% dans la validation du diplôme de formation approfondie en sciences médicales, autrement dit l’« externat », de la quatrième à la sixième année de médecine. Leur vocation ? Evaluer les compétences des étudiants mais surtout leur savoir-être à travers des mises en situation.
A Poitiers, 220 étudiants ont été convoqués sur la journée. Les premiers sont arrivés dès 7h30, certains après une garde à l’hôpital, pour ne ressortir qu’à 13h afin d’éviter toute tricherie. Et concrètement ? Chaque étudiant dispose d’une minute pour prendre connaissance du scénario affiché sur la porte. Au second coup de cloche, il entre dans la salle où l’attend un « patient standardisé » qui joue un rôle ou un examinateur. « Ils sont amenés à interroger le patient ou à lui annoncer une maladie, explique Marc Paccalin, doyen de la faculté de médecine de Poitiers. La grille d’évaluation permet d’apprécier leurs capacités à vulgariser leurs propos, à être poli, à se présenter et à dire des choses justes. » Les candidats enchaînent cinq « stations ». Ils sont confrontés à l’apnée du sommeil, au syndrome du canal carpien, à l’analyse d’un scanner ou encore à la réalisation en temps réel d’une ponction lombaire. Tout cela en sept minutes chrono.
« C’était compliqué parce qu’on pouvait potentiellement tomber sur l’une des treize matières abordées cette année, raconte Inès, 21 ans, à la sortie de l’épreuve. Je ne suis pas bonne en ophtalmologie, je ne suis pas sûre d’avoir bien analysé les images fournies. En revanche, j’ai eu la chance de réviser la veille les symptômes et la prise en charge de la goutte. » De son côté, Pierre-Adrien, 20 ans, a démarré la session par… une ponction lombaire : « On l’a vue en tout début d’année au cours d’une séance de travaux pratiques, mais je n’ai jamais exercé depuis. Pas simple de reproduire les gestes. » Pas de quoi altérer son optimisme pour autant.
Annoncer le décès d’un proche ou dire à un patient qu’il est porteur d’une maladie grave restent des moments difficiles à vivre pour un praticien. « L’aspect relationnel est abordé en quatrième année, quand l’étudiant commence les stages à l’hôpital, reprend Marc Paccalin. C’est aussi l’objectif de ces Ecos qui les aident à formaliser le paraître. Chaque mot est important. » D’autres mises en situation du même genre sont prévues en cinquième et sixième années. Une façon pour les étudiants de revêtir progressivement la blouse du médecin.
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