Le pass Culture plébiscité

Depuis un an, le pass Culture favorise l’accès des collégiens et lycéens à l’art sous toutes ses formes. Apprécié des profs, des artistes et des élèves, ce dispositif de financement mériterait juste d’être un peu plus connu.

Romain Mudrak - @romainmudrak

Le7.info

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A Saint-Benoît, le collège Renaudot s’apprête à vivre une journée pas comme les autres. Le 4 juillet prochain, des dizaines d’artistes feront irruption dans l’établissement. Les élèves (environ 700) auront le loisir de participer à des ateliers de hip-hop ou de capoeira avec la compagnie Otam, de sérigraphie avec Zo Prod, de cirque avec Octave Singulier. Ils découvriront le graf avec Rebeb. Mais aussi le théâtre, le dessin, l’origami, la photo… Et le soir, sont prévus des concerts de Sacha Ivy et Toma Sidibé. Si une telle programmation est possible, c’est clairement grâce à un nouveau dispositif : le pass Culture. « C’est la première fois que nous lançons un tel projet, assure Delphine Goncalves, professeure d’anglais. Le budget que nous avions était d’environ 7 000€. Sans le pass Culture, nous n’aurions absolument pas pu financer ce projet. »

Les 6^e et 5^e 
en septembre

Avec le pass Culture, les profs disposent d’une somme d’argent pour organiser des sorties culturelles, favoriser les pratiques artistiques des élèves ou encore développer l’éducation aux médias. Le barème se décline ainsi : 
25€ pour les élèves de 4e et de 3e, 30€ pour les élèves de seconde et de CAP, et 20€ pour les élèves de première et de terminale. Autant dire que l’enveloppe peut vite grimper. 
« En septembre, les 6^e et 5^e en bénéficieront aussi », précise Mathias Charton, directeur de l’action culturelle au rectorat. Il se réjouit que 97% des collèges et lycées de l’académie aient engagé au moins un projet cette année. Cependant, seuls 44% des 2,4M€ alloués ont été consommés. « Certains enseignants se demandent encore comment connecter les apprentissages fondamentaux à l’éducation artistique et culturelle. On accompagne les équipes à concevoir les projets de la rentrée à travers le plan de formation. »

Les compagnies doivent montrer patte blanche pour être référencées sur la plateforme et être choisies par les profs. 
« C’est beaucoup de documents à fournir, il faut attendre trois à six mois, mais une fois que tu es dedans, ça vaut le coup », 
estime Lucien Pacault. Son association Otam (notre photo) a signé une petite dizaine de contrats supplémentaires pour des ateliers d’initiation ou des spectacles de hip-hop. Aujourd’hui, 800 professionnels de la culture figurent dans la base de données pour toute la Nouvelle-Aquitaine. Le vivier grandit encore. L’Espace Mendès-France a réalisé une communication spécifique pour les établissements des quatre départements. « Le planétarium itinérant est très demandé. Expositions, animations scientifiques… Cette année, on a enregistré une cinquantaine d’interventions facturées entre une centaine d’euros et 1 500€, explique Thierry Pasquier, en charge de la communication. Le pass Culture a permis de relancer nos relations avec les scolaires après le Covid, mais ils viennent aussi grâce à d’autres financements. »

Ce dispositif constitue indiscutablement une manne financière pour les établissements, les compagnies et les élèves qui disposent aussi d’un pass Culture individuel. Reste la question des frais de transport des jeunes qui pèsent dans les budgets. « Aujourd’hui, 70% des fonds sont utilisés pour assister à un spectacle mais l’idée est que les élèves pratiquent davantage en faisant venir des artistes », reprend Mathias Charton. Leur déplacement est alors pris en charge.