
Aujourd'hui
Ô temps, suspends ton vol…
L'édito de la semaine est signée Nicolas Boursier.
Les concertations sont officiellement relancées. Nombre d’observateurs pensaient le projet de loi immigration remisé au placard. Finalement, il devrait être présenté au Parlement à l’automne. Au-delà des polémiques, un volet méconnu de ce texte mérite un instant d’attention. Il s’agit du titre de séjour pour les métiers en tension. Le principe ? Faciliter la régularisation des travailleurs sans papiers dans les secteurs qui peinent à recruter. « Dans ma permanence parlementaire, un grand nombre d’employeurs sont venus pour me demander de trouver une solution afin qu’ils puissent continuer à salarier des personnes dont le titre de séjour arrivait à terme, c’est à partir de ces remontées de terrain qu’on a décidé d’agir », explique Sacha Houlié, député Renaissance de la Vienne et président de la commission des lois à l’Assemblée nationale.
Avec près de 1 500 postes à pourvoir dans la Vienne en 2023 et des difficultés de recrutement gigantesques (lire p. 7), le secteur des services à la personne est en plein dans la cible. Concrètement, une liste de métiers et de diplômes accessibles à ce titre de séjour spécifique accompagnera le projet de loi. Vous avez dit simple ? Pas si sûr selon David Hamelin, responsable du Centre, plateforme de ressources pour les services à la personne à Poitiers : « Attention à ne pas décorréler le texte des métiers réellement présents dans les entreprises. L’intitulé peut varier pour la même fonction. La réponse doit être adaptée à un secteur compliqué. » Cette remarque ne vient pas de nulle part. Une précédente circulaire sur le même sujet a posé quelques problèmes aux acteurs du secteur. Vincent Delsart reste encore contrarié d’avoir été obligé de licencier en début d’année « une salariée unanimement appréciée des clients ». La raison ? Sur les documents fournis à la préfecture pour renouveler le titre de séjour de sa collaboratrice, le gérant de Quoti-Clain (ménage, courses, préparation de repas…) avait écrit « assistante de vie ». Sauf que ce terme utilisé dans la convention collective dont relève cette entreprise (13 salariés) ne figurait pas dans la fameuse liste des métiers en tension. « J’aurais dû mettre aide à domicile mais je ne le savais pas. Une procédure est en cours. C’est dommage car elle travaille dur pour élever ses trois enfants. »
Le texte doit lever ce genre de freins administratifs et permettre aussi aux demandeurs d’asile de pouvoir travailler plus rapidement, à l’image des Ukrainiens contraints par la guerre de quitter leur pays. « Ce n’est pas un appel d’air car ces gens sont déjà en France », précise Sacha Houlié afin de tordre le cou à « l’argument principal de l’extrême droite ». 74% des Français seraient favorables à la création d’un titre de séjour spécial pour les personnes exerçant un métier en tension, selon un sondage BVA réalisé en janvier pour la Fondation Jean-Jaurès. « On a besoin de monde pour mieux répondre aux besoins de la population, on peut les former, il faut explorer toutes les pistes », estime de son côté Jean-Louis Guilbaud. Le président de l’ADMR 86 attend des précisions sur le texte. Le rendez-vous est fixé à juillet pour une présentation en conseil des ministres.
crédit photo : DRÀ lire aussi ...
Aujourd'hui
Quiconque a la chance de posséder un extérieur se languit du retour des beaux jours et de la possibilité de nouveau offerte de vivre à l’air libre. Plus que jamais, le jardin est une valeur refuge.
Aujourd'hui
Qu’elle soit considérée comme le prolongement de la maison, ou utilisée telle une oasis de fraîcheur, comme un havre de réconfort niché au milieu du jardin, la pergola conquiert de plus en plus de cœurs sensibles au confort et à l’esthétique, au fonctionnel et au durable. Au sommet des préférences, la version « bioclimatique » n’en finit plus de séduire.