Hier
Sources de motivation et d’engagement, les jeux vidéo et de plateau se font progressivement une place à la fac. A Poitiers, le Pédagolab aide les enseignants volontaires à faire évoluer leurs méthodes.
Ils ne remplacent pas encore les cours magistraux, mais petit à petit les jeux vidéo et de plateau entrent à l’université. Savez-vous qu’une enseignante de sociolinguistique utilise régulièrement le célèbre Blanc Manger Coco durant ses cours ? Du moins le principe de ce jeu de lexique dont le but consiste à associer des mots et des expressions. « Les jeux ont de véritables atouts pour développer l’engagement et la motivation des étudiants. On détourne simplement leur mécanique que l’on sait efficace à des fins pédagogiques. » Florent Blin, conseiller pédagogique à l’université, est du genre convaincu. Début mai, ses collègues du Pédagolab et lui-même ont organisé une « journée ludopédagogique ». L’idée ? Montrer aux enseignants-chercheurs poitevins tout l’intérêt du jeu en matière d’apprentissage. « Notre but est de les aider à transmettre leurs savoirs en favorisant une diversité pédagogique. » Avec les financements nationaux et européens décrochés par le programme Dem’UP, en 2021, les projets alternatifs explosent, comme la réalité virtuelle (Le 7 n°575) ou le jeu. Le Pédagolab accompagne les profs dans la création de contenus ou plus souvent dans l’utilisation de ressources existantes.
Répéter la partie
« La scénarisation de la séance est particulièrement importante, poursuit Florent Blin. Le débriefing est une phase critique. Il permet la conscientisation des apprentissages et de la manière de les utiliser. » Le jeu donne aussi la possibilité de revenir sur ses erreurs, simplement en recommençant une partie. « Et pouvoir se tromper est indispensable pour apprendre. » Evidemment, il vaut mieux que le prof soit amateur de jeu lui-même. Mais difficile de passer à côté d’un tel phénomène de société. « Aujourd’hui, le jeu permet d’établir un pont culturel avec ses étudiants », estime l’expert.
François Lecellier a été l’un des premiers à utiliser Minecraft avec ses étudiants. Interrogé par Le 7 en 2019, l’enseignant-chercheur en informatique à l’IUT de Poitiers expliquait que « ce jeu permet de former et d’évaluer les élèves dans la conduite de projet, l’autonomie, la planification, le respect d’un cahier des charges ou la répartition du travail en équipe, quelle que soit la thématique choisie. » Reste à savoir jusqu’où aller dans l’autonomie. A Angoulême, l’Ecole nationale du jeu et des médias interactifs (Enjmin) a élaboré une maquette de formation de licence reprenant les codes de progression du jeu. Exit les profs ! Quand ils ne sont pas en entreprise, les étudiants-apprentis potassent seuls ou à plusieurs avec pour guide un animateur pédagogique. « C’est un modèle difficilement généralisable », conclut Florent Blin.
Découvrez l'escape game pédagogique créé à l’université de Poitiers.
crédit photo : Université de PoitiersÀ lire aussi ...
Hier
DMLA : un implant innovant
Contre la DMLA atrophique, il n’existe pas de traitement mais il est possible d’améliorer la vue des patients, sous conditions, grâce à des technologies innovantes telles que le SING IMT, un implant nouvelle génération. Plus de détails avec le Pr Levéziel, du CHU de Poitiers.
jeudi 21 novembre