Chômage : 
« Analyser tous les facteurs »

Le gouvernement vise le plein emploi en 2027. Alors que la réforme de l’assurance-chômage prévoit de réduire la durée d’indemnisation, l’économiste Olivier Bouba-Olga préconise plutôt d’analyser les facteurs du chômage à l’échelle des territoires.

C’est l’autre réforme qui ne passe pas. Le 24 mars, plusieurs organisations syndicales ont annoncé le dépôt de plusieurs recours contre la réforme de l’assurance-chômage qui, depuis le 1^er février, réduit la durée d’indemnisation pour tous les nouveaux demandeurs d’emploi. Le gouvernement, lui, soutient que le marché du travail se trouve dans un contexte suffisamment favorable pour que chacun puisse retrouver le chemin de l’emploi. Et a consenti à une revalorisation de l’allocation-chômage au 
1^er avril.


Pas si simple selon Olivier Bouba-Olga. « Le gouvernement part du principe que les gens qui sont au chômage le veulent bien. Or, ce discours occulte la géographie du chômage, il ne peut expliquer les disparités qui existent entre les territoires. » Autrement dit, on ne résout pas le chômage avec les mêmes solutions selon que l’on se situe aux Herbiers (entre 3 à 4% de chômage) ou à Maubeuge (12%), pour ne citer que les cas « extrêmes ». Dans une note écrite pour la Fondation Jean-Jaurès, le chef de service Etudes et prospective de la Région Nouvelle-Aquitaine explique ainsi que cette carte de France des taux de chômage reflète plusieurs problèmes de fond.


« Raisonner à des échelles géographiques »

Il rappelle ainsi qu’une personne n’est pas forcément au chômage par choix ou paresse, mais parce qu’elle n’a pas de formation ou que ses compétences ne sont pas adaptées aux besoins des entreprises locales. Peut-être aussi que l’offre de transports en commun est insuffisante pour lui permettre de se rendre à son travail ou qu’il manque de solutions de garde pour ses enfants. Encore faut-il qu’elle puisse trouver un logement abordable près de son lieu de travail… « Ce sont tous ces facteurs qu’il faut analyser, plaide Olivier Bouba-Olga. Ces sujets, on les trouve quasiment partout en France. Il faut raisonner à des échelles géographiques assez fines. A Poitiers, par exemple, on peut identifier un problème fort par quartier. » C’est pourquoi l’économiste poitevin préconise une réponse coordonnée des acteurs de l’emploi, de la formation ou encore du logement. « Ce qui est dramatique avec la réforme, c’est qu’elle va paupériser des personnes qui n’y sont pour rien. Comment va faire la famille monoparentale si on rogne sur sa durée d’indemnité sans jamais répondre à ses besoins ? Je suis très critique sur cette vision des choses. »


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DR - Pôle Emploi