Aujourd'hui
Le menu de Sébastien Boireau
Chef du restaurant gastronomique Papilles, à Poitiers, Sébastien Boireau vous propose un repas de fête réussi pour tous les porte-monnaie.
Le gymnase de Bel-Air était presque trop étroit ce jeudi soir pour accueillir la réunion publique organisée par la mairie de Poitiers autour du devenir de la résidence autonomie Edith-Augustin. L’annonce de sa fermeture mi-février, puis la suspension de cette décision un mois plus tard étaient dans l’esprit des quelque 250 personnes présentes, dont beaucoup avaient fourbi les arguments de la contre-attaque. La tension était donc palpable dans les prises de parole, souvent véhémentes, et les applaudissements fournis qui ont salué chacune des interventions, une vingtaine au total en deux heures de réunion.
En préambule, la maire Léonore Moncond’huy a rappelé la situation : la présence d’amiante dans la résidence qui, selon le bailleur social Ekidom, rend difficile sa rénovation, mais aussi la situation financière critique du CCAS, soutenu à hauteur de 13M€ par la Ville -« on ne pourra pas faire ça tous les ans »-, et plus largement une tendance sociétale qui tend vers le maintien à domicile des personnes âgées.
« Vous connaissez nos contraintes, la décision est suspendue, maintenant on peut réfléchir ensemble pour avancer », a posé Léonore Moncond’huy avant de laisser la parole à la salle.
Acte I : la colère. Les premières interventions se sont révélées particulièrement vindicatives, revenant tour à tour sur la question de l’amiante, sur l’état émotionnel des résidents d’Edith-Augustin et leur attachement au lieu et au quartier, sur l’importance de renforcer le service public au détriment du privé, de prioriser les seniors et de « laisser de côté la biodiversité »… Le tout serti de petites phrases plus politiques à l’encontre de la maire.
Acte II : le débat. Un intervenant a proposé de faire d’Edith-Augustin un lieu mixte, mêlant personnes âgées et migrants, ou personnes en grande précarité, ou jeunes… Un autre de « se donner le temps de développer un autre projet sur le quartier », d'autres encore de s’associer à Châtellerault pour faire front ou de mettre davantage de pression sur le Département, « l’avant-dernier département de France en termes de financement de la dépendance », a acquiescé Léonore Moncond’huy. Des témoignages de gens du quartier ou de proches de résidents, souvent très émouvants, ont également alerté sur la dimension humaine de la situation.
Acte III : la convergence des luttes. Il aura suffi d’une intervention réclamant que l’hypothèse de la fermeture soit abandonnée sur le champ pour que l’écoute bascule de nouveau dans les tensions et la cacophonie. Résultat : en guise de générique de fin, la réunion s’est close au son de « Et nous, c’qu’on veut, c’est le retrait du projet ! », scandé par des représentants de la CGT portant chasubles et drapeaux et repris par une partie de l’assistance. Comme un prolongement de la manifestation contre la réforme des retraites de l’après-midi.
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