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Chaque année, de février à juin, le même scénario se répète. Le directeur départemental des services de l’Education nationale (Dasen) annonce la liste des ouvertures et fermetures de classes pour la Vienne, les élus s’insurgent, les parents se mobilisent, parfois jusqu’à occuper l’école. Ce premier trimestre de 2023 n’a pas échappé à la règle. D’autant que le bilan était suffisamment « lourd » pour ne pas passer inaperçu : 34 retraits de postes d’enseignants dans les écoles pour 12 attributions.
Le 31 mars, le ministre de l’Education nationale a qualifié le fonctionnement actuel d’« assez brutal pour les maires qui ont pu faire des investissements » et a assuré vouloir « changer de méthode afin d’envisager la carte scolaire de manière pluriannuelle ». « On va penser les choses sur trois ans afin d’échanger avec les maires, les préfets et éviter les psychodrames annuels que l’on connaît », a ajouté Pap Ndiaye au micro de France Info. Si cette démarche se concrétise « à la rentrée 2024 », c’est une petite révolution qui s’annonce dans les relations tripartites entre le Dasen, les maires et les parents. Et ce ne serait pas du luxe pour David Quievreux, président de l’Association de parents d’élèves de Mazerolles. Concernant l’annonce de la fermeture de l’une des trois classes de l’école, il évoque une « communication très violente » : « En résumé, les services du Dasen ont appelé fin janvier la maire de la commune qui nous a prévenus immédiatement. Nous n’avons eu aucun retour des courriers, le seul rendez-vous avec l’Inspecteur d’académie adjoint était à sens unique. »
Ce témoignage va à l’encontre du discours du Dasen de la Vienne. Au moment de présenter son projet de carte scolaire à la presse fin février, Fabrice Barthélémy a assuré avoir misé sur la concertation : « Dans les articles, on a l’impression que j’arrive avec mes gros sabots et que je casse tout, mais j’ai entamé le dialogue avec les élus dès le mois de décembre, je suis allé dans toutes les circonscriptions pour présenter le diagnostic sur les résultats des élèves. »
Quelle que soit la date du début des discussions, une chose est sûre : elle était trop tardive. C’est pourquoi Marie-Jeanne Bellamy, présidente de l’Association des maires de la Vienne, applaudit des deux mains la possibilité de réfléchir à trois ans : « C’est ma demande depuis longtemps. Quand on connaît les naissances, on peut imaginer que les enfants iront à l’école trois ans après. On peut aussi anticiper les projets de lotissements, l’implantation d’entreprises… » David Quievreux et les autres parents de Mazerolles seraient prêts à envisager plein de choses, et même des regroupements d’écoles en pôle éducatif territorial, s’ils étaient « associés à la réflexion ». Reste à savoir à quel point l’image des élus se trouve entachée par la fermeture d’une classe.
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